Le gouvernement japonais a déposé vendredi un projet de loi autorisant ses garde-côtes et ses douaniers à inspecter des navires nord-coréens soupçonnés de transporter du matériel nucléaire ou des armes.

Ce texte répond à la résolution 1874, adoptée en juin par le Conseil de sécurité des Nations Unies, qui prévoit un système renforcé d'inspection des cargaisons aériennes, maritimes et terrestres à destination ou en provenance de Corée du Nord, y compris en haute mer, et un élargissement de l'embargo sur les armes.

Mais contrairement à un précédent projet de loi déposé par l'ancien gouvernement conservateur et abandonné en raison de la victoire de l'opposition aux élections législatives du 30 août, le nouveau gouvernement de centre-gauche a exclu de recourir à la marine japonaise pour mener cette mission.

La résolution, adoptée pour punir Pyongyang d'avoir procédé à un nouvel essai nucléaire et à une série de tirs de missiles, n'autorise pas l'usage de la force. Elle indique que les Etats membres doivent faire part de leurs intentions s'ils veulent inspecter un bateau en haute mer, ce que les Nord-Coréens devraient selon toute vraisemblance refuser.

Le ministre japonais des Transports Seiji Maehara a déclaré que le gouvernement avait décidé de soumettre le projet de loi vendredi au vote de la Chambre des députés.

Les Forces d'autodéfense japonaises, nom officiel de l'armée, ne sont pas autorisées, aux termes de la Constitution pacifiste adoptée après la défaite de 1945, à recourir à la force en dehors du territoire national.

Le Japon, qui a colonisé la péninsule coréenne pendant la première moitié du 20e siècle, n'entretient pas de relations diplomatiques avec la Corée du Nord et accuse les services secrets communistes d'avoir enlevé des dizaines de Japonais dans les années 70 et 80 pour servir d'instructeurs à leurs espions.

Tokyo a imposé un embargo total sur le commerce avec le régime communiste nord-coréen, a interdit l'accès de ses ports aux navires de Corée du Nord et, sauf cas particulier, l'entrée de son territoire à ses ressortissants.