Les premières équipes de secours s'activaient mercredi pour retrouver des survivants et aider les sinistrés dans les îles Samoa dévastées la veille par un puissant séisme suivi d'un tsunami qui a fait près de 150 morts dans la région.

Un avion australien transportant de l'aide et une équipe médicale a atterri à Apia, la capitale de la partie occidentale de l'archipel des Samoa. Les secours sont également parvenus dans le village de Poutasi (sud), où ils ont acheminé eau potable, nourriture et vêtements pour les survivants.

Plusieurs villages côtiers et des hôtels pour touristes ont été dévastés à la suite du tsunami engendré par un tremblement de terre de magnitude 8 dont l'épicentre a été localisé à environ 200 km au sud-ouest d'Apia.

Des murs d'eau de près de huit mètres se sont abattus mardi sur l'archipel composé de l'État indépendant des Samoa et des Samoa américaines. Le tsunami a également frappé l'archipel voisin des Tonga.

Il s'agit du pire séisme aux Samoa depuis près d'un siècle.

Il semble que l'État indépendant de Samoa soit la partie de l'archipel la plus sinistrée.

«Il y a jusqu'à présent 110 morts à Samoa, mais on est encore en train de compter», a déclaré à l'AFP un responsable gouvernemental souhaitant garder l'anonymat.

Quelque 31 décès ont été confirmés aux Samoa Américaines, dont la capitale est Pago Pago, selon la porte-parole du ministère de la sécurité des Samoa américaines, Betty Ahsoon. La plupart des magasins de cette ville de 65 000 habitants ont été dévastés et livrés aux pillages, a-t-elle ajouté.

À Tonga, archipel situé à environ 1000 km au sud des Samoa, sept habitants ont également été tués.

Des témoins ont indiqué avoir vu des «camions pleins de cadavres», faisant redouter un bilan bien plus lourd alors que de nombreuses personnes sont portées disparues.

«Ce n'est plus un paradis, c'est l'enfer sur terre», a déclaré un rescapé à la chaîne Sky News.

Des témoins ont raconté avoir vu des murs d'eau déferler et balayer  villages et hôtels dans les Samoa.

«Des vagues immenses sont arrivées et on a couru vers notre véhicule. On essayait d'ouvrir la porte, les vagues arrivaient. Finalement, la porte s'est ouverte mais l'eau a déferlé sur nous», a raconté une touriste étrangère qui a fui son bungalow sur la plage.

Un habitant a également raconté comment sa tante avait été emportée par un bateau de pêche et s'était fracturée le crâne en tentant d'échapper à la vague géante.

«Aucune sonnerie, aucune sirène. En seulement une minute, à peine avaient-ils vu la vague qu'elle était déjà sur eux», a déclaré à l'AFP une habitante, Lonnie Mai.

Le président américain Barack Obama a déclaré l'état de catastrophe aux Samoa américaines et promis une réponse «rapide et agressive», en exprimant sa «compassion la plus profonde» envers les familles des victimes.

Le système de surveillance des tsunamis dans le Pacifique a envoyé une alerte immédiate après le séisme, mais la proximité des îles avec l'épicentre peut avoir augmenté le nombre de victimes, a déclaré un représentant de l'Unesco.

Deux Australiens, dont une fillette de six ans, figurent au nombre des tués. Deux Sud-Coréens ont été tués et un troisième est porté disparu. La Nouvelle-Zélande a également indiqué qu'un de ses ressortissants pourrait avoir péri.

Enfin un jeune Britannique est «présumé mort», selon le ministère des Affaires étrangères à Londres.

L'Union européenne s'est déclarée prête à prêter main forte aux victimes et a débloqué une première aide d'urgence de 150000 euros.

Cette aide sera versée à la Croix Rouge internationale et pourrait être utilisée pour de l'aide médicale, l'approvisionnement en eau et des abris d'urgence.