Deux journalistes qui avaient aidé des victimes du cyclone Nargis et plusieurs opposants ont été libérés vendredi en Birmanie dans le cadre d'une amnistie concernant plus de 7000 prisonniers, selon des témoins.

L'un des journalistes libérés est Eint Khaing Oo, 28 ans, arrêtée en 2008, et lauréate cette année d'un prix créé à la mémoire d'un reporter japonais tué pendant les manifestations de 2007. «Je suis heureuse de retrouver la liberté. Je vais continuer mon travail de journaliste», a-t-elle déclaré, à sa sortie de la prison de Insein, au nord de Rangoun. Eint Khaing Oo collaborait au journal Ecovision, basé en Birmanie.

L'autre journaliste libéré est Kyaw Kyaw Thant, arrêté lui aussi en 2008, après avoir aidé des survivants du typhon Nargis à se rendre dans les bureaux des Nations Unies à Rangoun.

Les noms des deux journalistes avaient été évoqués cette semaine par l'organisation Human Rights Watch (HRW) qui avait estimé que la junte détenait actuellement plus de 2.200 prisonniers politiques, dont plus d'une centaine arrêtés ces derniers mois.

L'amnistie, annoncée jeudi par la télévision d'État, est censée célébrer l'anniversaire du coup d'État de 1988, consécutif à la répression de violentes manifestations en faveur de la démocratie, et qui avait abouti au remplacement d'une junte militaire par une autre.

La figure de l'opposition, Aung San Suu Kyi, a été récemment condamnée à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, une sanction qui l'exclut de facto des élections prévues en 2010.

Un membre de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), Nine Nine, élu en 1990 lors d'élections ensuite annulées par la junte, a également été libéré vendredi.