Le gouvernement du Premier ministre japonais Taro Aso a démissionné collectivement mercredi, afin de laisser le pouvoir à l'équipe de Yukio Hatoyama, vainqueur des élections législatives, a annoncé une source officielle.

Président du Parti Libéral-Démocrate (PLD, droite) qui va abandonner les commandes du Japon pour la seconde fois seulement en 55 ans, M. Aso a convoqué une brève réunion de son Conseil des ministres où chacun des membres du gouvernement a démissionné, selon un responsable de l'administration sortante.

Le Parti Démocrate du Japon (PDJ, centre-gauche) qui a triomphé aux récentes élections va prendre le pouvoir et son président, Yukio Hatoyama, va être élu Premier ministre mercredi après-midi par le parlement.

«Je suis transporté de joie à l'idée d'écrire l'histoire et en même temps je sens une lourde responsabilité», a expliqué M. Hatoyama aux journalistes en sortant de chez lui dans la matinée.

Le PDJ a promis de conduire une politique «en faveur de la vie des gens», en redistribuant une partie du revenu national aux familles, chômeurs et retraités, en luttant contre la précarité du travail et en relevant le salaire minimum.

Le PDJ espère ainsi redonner confiance aux Japonais pour les pousser à consommer, afin de relancer la machine économique, et leur donner envie d'avoir des enfants, dans un pays en crise démographique.

Le nouveau pouvoir a promis de financer cette politique par une «chasse aux gaspillages» dans les dépenses de l'Etat, qui devrait le conduire à tailler dans les coûteux travaux publics, ainsi qu'à rationaliser et décentraliser la puissante administration nippone.

M. Hatoyama veut en outre affermir la diplomatie japonaise, prendre davantage d'indépendance vis-à-vis de l'allié américain et se rapprocher des pays asiatiques, Chine en tête.