Au moins 77 personnes ont péri noyées et plus de 100 autres sont portées disparues, et présumées décédées, après la rupture d'un barrage vendredi dans la périphérie sud-ouest de la capitale, Djakarta, selon un nouveau bilan communiqué samedi matin par l'agence coordonnant les secours.

Des centaines de policiers, de militaires et de volontaires fouillent la boue et les décombres pour retrouver des survivants ou de nouveaux corps, a expliqué samedi le capitaine Ngisda Asngari, chef de la police locale. Des pluies torrentielles ont emporté un ouvrage datant de la période de la colonisation hollandaise, tôt vendredi matin, laissant passer une muraille d'eau qui s'est écrasé sur le voisinage, en démolissant des centaines de maisons, traînant des voitures sur des centaines de mètres et déracinant des arbres.

Plus de deux millions de mètres cubes d'eau sont passées par l'ouverture du barrage, laissant presque le réservoir à sec, et inondant des maisons en contrebas jusqu'aux toits.

«L'eau était si puissante que c'était presque comme un tsunami» a estimé Cecep Rahman, 63 ans, qui a perdu sa femme, son fils, et une petite fille de 10 mois. «Je n'ai rien pu faire pour ma famille, a-t-il ajouté. J'ai été balayé et malaxé avec les débris». Il était parmi une foule réunie près de l'université Muhammadiyah, devenue à la fois centre de secours d'urgence et morgue improvisée.

L'eau est redescendue samedi, mais les rues sont toujours couvertes de boue et de déchets, sandales, vieilles photos, casseroles, et les hôpitaux voisins sont remplis de blessés.

Le bilan des morts continue à augmenter à mesure que les excavations progressent, à la main, à la houe ou à la pelleteuse. Le porte-parole de l'agence de coordination des secours, Priyadi Kardono, donnait le chiffre de 77 morts au moins et plus de 100 disparus, probablement décédés, samedi. «Nous avons évacué presque tous les morts des maisons» a-t-il précisé. «Maintenant il faut creuser la vase et fouiller les décombres pour trouver des corps». «Nous craignons que la plupart des 102 personnes signalées disparues soient décédées».

Beaucoup de victimes de ces inondations accusent les autorités de ne pas avoir su détecter le danger ni songé à réparer le barrage haut de 15 mètres, qui datait de 1933.