La Russie va surveiller avec son système de détection de missiles la trajectoire de l'engin que la Corée du Nord envisage de lancer prochainement, a indiqué vendredi un haut responsable de l'Etat-major russe cité par l'agence Interfax.

«Vu que la trajectoire du missile nord-coréen pourrait passer près ou au-dessus du territoire russe, nous allons y prêter une attention particulière avec des moyens de détection d'un attaque de missile», a indiqué ce responsable.

«Notre objectif est de surveiller (...) la trajectoire du missile nord-coréen», a ajouté ce responsable.

«On ne peut pas exclure qu'en cas d'incident, des débris du missile tombent sur des îles russes», a-t-il ajouté.

Le chef de la commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement), Mikhaïl Marguelov, a pour sa part appelé la Corée du Nord à la «transparence».

«Toute activité spatiale de Pyongyang inquiète la communauté internationale y compris la Russie. Nous voudrions que les actes de Pyongyang soient absolument transparents», a-t-il déclaré cité par l'agence Interfax.

«Il faut donner un signal à nos voisins nord-coréens que toute leur activité spatiale risque d'aggraver la discussion entre la Corée du Nord et la Corée du Sud et avoir un impact sur les négociations à six» (les deux Corées, les Etats-Unis, le Japon, la Chine et la Russie) sur la dénucléarisation, a-t-il ajouté.

Le régime communiste de Pyongyang a informé des organismes internationaux du lancement prochain d'un satellite, qui pourrait avoir lieu entre le 4 et le 8 avril, selon Séoul.

Les Etats-Unis et la Corée du Sud redoutent qu'il ne procède en réalité à un nouvel essai de missile longue portée.

La Corée du Nord avait provoqué une crise internationale à l'été 1998 lorsqu'elle avait tiré un missile longue portée Taepodong-1 qui avait survolé une partie du Japon avant de s'abîmer dans l'océan Pacifique.