Plusieurs centaines de militants d'opposition ont été arrêtés depuis mardi soir au Pakistan, avant une «longue marche» qui doit quitter jeudi Karachi, dans le sud, pour rejoindre Islamabad en dépit d'une interdiction gouvernementale.

Environ 350 personnes ont été arrêtées par la police dans la province du Pendjab, la plus peuplée du pays, a déclaré le ministre de l'Intérieur provincial Rao Iftikhar Ahmad, précisant qu'aucun parlementaire ne figurait parmi elles. «Nous ne permettrons pas à qui que ce soit d'organiser une +longue marche+ ou un sit-in», a dit M. Ahmad devant la presse à Lahore, la capitale provinciale, ajoutant que les services de sécurité «ont arrêté environ 350 personnes susceptibles de créer des troubles à l'ordre public».

Un haut responsable de la police a lui indiqué à l'AFP que près de 400 personnes avaient été arrêtées dans le Pendjab, dont 200 à Lahore.

La plupart des personnes arrêtées étaient de simples militants, dont une partie a été libérée après avoir promis de ne pas créer de troubles civils.

Des dirigeants des partis d'opposition et des avocats semblaient s'être mis à l'abri et étaient injoignables mercredi au téléphone.

À Islamabad, au moins 35 militants d'opposition et avocats ont été arrêtés, a déclaré à l'AFP un responsable policier, notamment dans les rangs de la Ligue Musulmane du Pakistan (PML-N) de Nawaz Sharif, le principal dirigeant de l'opposition.

La «longue marche» était initialement organisée par les avocats pakistanais qui réclament le rétablissement dans leurs fonctions de juges destitués par l'ancien président Pervez Musharraf, dont le juge Iftikhar Muhammad Chaudhry, ancien président de la Cour suprême.

Ils ont été rejoints par les leaders de l'opposition, dont Nawaz Sharif et son frère Shahbaz, furieux d'un verdict rendu le 25 février par la Cour suprême, la plus haute instance judiciaire du pays, qui les exclut de la vie politique.

La manifestation doit quitter jeudi Karachi, le grand port du sud du pays, et rejoindre Islamabad le 16 mars après être passée par Lahore, le fief des frères Sharif.

Les forces paramilitaires ont été placées en alerte dans le Pendjab et à Karachi, où toute manifestation ou rassemblement a été interdit.

«Des milliers de paramilitaires sont chargés d'assurer la sécurité à Karachi et dans le reste du Sindh», a déclaré à l'AFP le porte-parole de cette unité dépendant du ministère de l'Intérieur, le major Mohammad Ali.

«Nos troupes sont déployées aux abords des lieux sensibles de Karachi, y compris les bâtiments gouvernementaux, les grands hôtels, les restaurants de chaînes occidentales et les missions diplomatiques», a-t-il ajouté.