La Corée du Nord s'est déclarée mardi prête à lancer un «satellite de télécommunications», mais les pays voisins et les États-Unis redoutent qu'elle ne teste en réalité un missile à longue portée, capable d'atteindre le territoire américain.

 

«Les préparatifs pour le lancement expérimental du satellite de communications Kwangmyongsong-2 au moyen de la fusée Unha-2 progressent maintenant à vive allure» sur le pas de tir de Hwadae dans le nord-est du pays, selon un communiqué de l'agence spatiale nord-coréenne diffusée par la presse officielle. Le communiqué ne précise pas la date du lancement.

Le régime communiste nord-coréen a réaffirmé la semaine dernière son droit au «développement spatial», vocable déjà utilisé par le passé par Pyongyang pour masquer des essais de missiles. En 1998, ainsi, la Corée du Nord avait lancé un missile Taepodong-1 au-dessus du Japon, puis annoncé avoir mis un satellite sur orbite.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, les services de renseignement ont fait état d'une forte activité, véhicules et personnels, sur le site de Hwadae. Toutefois, ajoute l'agence, la fusée n'a pas encore été mise en place sur le pas de tir. Après avoir installé le satellite -ou le missile- sur la fusée, les techniciens nord-coréens auront besoin de cinq à sept jours pour faire le plein de carburant du lanceur.

La Corée du Nord a procédé en 2006 à l'essai d'un missile de longue portée Taepodong-2, mais l'engin s'est abîmé en mer peu après le décollage. Les services de renseignement sud-coréens, japonais et américains pensent que la Corée du Nord cherche à présent à mettre au point une version améliorée du missile Taepodong-2, capable d'atteindre la côte ouest des États-Unis.

Une résolution des Nations unies adoptée après le premier essai nucléaire nord-coréen en 2006 interdit au régime de Pyongyang tout lancement de missile. La Corée du Nord a accentué ces derniers temps sa rhétorique belliqueuse en direction des États-Unis et de la Corée du Sud, se disant «prête» à la guerre contre son voisin.

Jeudi dernier lors de sa tournée en Asie, la secrétaire d'État américaine Hillary Rodham Clinton a enjoint à la Corée du Nord de cesser ses «provocations» et de ne pas pas procéder à un nouveau tir de missile.

Elle a également expliqué que les États-Unis s'inquiétaient de la crise de succession que pourrait connaître la Corée du Nord, en cas de remplacement de Kim Jong Il.

C'est la première fois qu'un haut responsable américain évoque publiquement le fait que Pyongyang pourrait se préparer à un changement de dirigeant, suite à des informations selon lesquelles Kim Jong Il, 67 ans, aurait été victime d'une attaque l'an dernier. Des informations que des officiels nord-coréens ont vigoureusement démenties, assurant que Kim Jong Il, au pouvoir depuis 1994, n'avait jamais été malade.