La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a fait l'éloge lundi des liens avec l'Asie, à son arrivée à Tokyo, pour sa première tournée à l'étranger qui sera centrée sur la crise économique, les questions de sécurité et la Corée du Nord.

Mme Clinton a rompu avec une tradition vieille d'un demi-siècle en ne choisissant ni l'Europe, ni le Proche-Orient pour son déplacement inaugural, mais l'Asie.

«J'ai choisi l'Asie pour mon premier voyage en tant que secrétaire d'Etat afin de montrer que les relations de l'Amérique avec l'autre côté du Pacifique sont indispensables pour faire face aux défis et saisir les opportunités du XXIe siècle», a-t-elle déclaré aux journalistes peu après son arrivée à l'aéroport de Narita, près de Tokyo.

Après le Japon, Mme Clinton doit se rendre en Indonésie, en Corée du Sud et en Chine.

«En renforçant nos alliances historiques avec l'Asie, en tout premier lieu ici au Japon, et en forgeant de nouveaux partenariats avec des nations émergentes, nous pouvons commencer ensemble à construire des réseaux autour du monde afin de nous aider à trouver des solutions à des problèmes qu'aucun d'entre nous ne pourrait résoudre seul», a-t-elle ajouté.

Qualifiant les relations nippo-américaines de «pierre angulaire» de la politique des Etats-Unis dans le monde, Mme Clinton a souligné que Washington et Tokyo devaient travailler ensemble pour faire face à la crise financière mondiale.

«Nous allons chercher les moyens de collaborer sur des questions qui dépassent le simple cadre de nos préoccupations mutuelles, afin de répondre réellement aux inquiétudes du monde», a-t-elle déclaré au cours de ses entretiens au Japon.

Mme Clinton a notamment cité «le changement climatique et les énergies propres, l'Afghanistan, le Pakistan, la prolifération nucléaire et d'autres préoccupations communes».

De son côté, le gouvernement japonais s'est réjoui d'avoir été choisi par Mme Clinton pour son premier déplacement, y voyant le signe que la nouvelle administration du président Barack Obama était déterminée à maintenir des relations étroites avec Tokyo, malgré l'influence grandissante de la Chine.

«Nous allons discuter des moyens de renforcer l'alliance nippo-américaine (et) notre coopération sur la question de la Corée du Nord», a dit le porte-parole du gouvernement japonais, Takeo Kawamura.

Le régime de Pyongyang est considéré par les Japonais comme la principale menace en Asie.

La Corée du Nord a annoncé le lancement imminent d'une fusée dans le cadre de son programme spatial, alimentant les craintes d'un tir de missile à longue portée de type Taepodong-2, censé en théorie atteindre l'Alaska.

Avant son départ de Washington, Mme Clinton a déclaré que le programme nucléaire nord-coréen représentait «le plus grand défi à la stabilité en Asie du Nord-Est». Mais elle a annoncé que les Etats-Unis étaient prêts à établir des relations étroites avec le régime de Pyongyang s'il renonçait à ce programme.

Mardi, la secrétaire d'Etat aura des entretiens avec le Premier ministre japonais Taro Aso, en chute libre dans les sondages, les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, et également le chef de l'opposition, Ichiro Ozawa, donné favori pour les prochaines élections législatives en septembre.

Elle rencontrera également des familles de Japonais enlevés par les services secrets nord-coréens dans les années 70 et 80 pour former des espions à la langue japonaise.