La police thaïlandaise a déclaré mardi avoir inculpé le chanteur d'un groupe rock appelé «Burn» («Brûle») pour avoir tiré des feux d'artifice qui ont provoqué l'incendie d'une boîte de nuit à Bangkok où 66 personnes ont péri en fêtant le Nouvel An.

L'enquête policière s'est achevée mardi, moins d'un mois après la tragédie du Santika, qui avait fait également 229 blessés, dont des dizaines d'étrangers, notamment d'Australie, de France et de Grande-Bretagne. Trois Singapouriens, un Japonais et un Birman figuraient parmi les tués.

Saravuth Ariya, 28 ans, chanteur du groupe rock «Burn», est la sixième personne inculpée pour négligence ayant causé la mort. L'incendie avait éclaté aux alentours de minuit le 1er janvier dans ce night-club assez chic du quartier d'Ekkamaï de la capitale thaïlandaise.

Le chef adjoint de la police nationale, le général Jongrak Jutanont, a précisé que le chanteur avait été arrêté lundi. Il a nié l'accusation de négligence et a été libéré après un interrogatoire et le versement d'une caution d'un million de bahts (28.650 dollars).

«Des témoignages et des preuves pointent les feux d'artifice comme la cause de l'incendie au Santika, car ils ont atteint le plafond du club et l'incendie s'est déclaré 30 secondes après leur allumage», a déclaré le général Jongrak à la presse.

«Il (Saravuth) a été vu en train de transporter des feux d'artifice dans le club et de les allumer pendant le décompte» des secondes avant minuit, a ajouté le responsable policier.

Le groupe rock «Burn» donnait régulièrement des spectacles au Santika et il était sur scène la nuit du Nouvel An.

Les services d'urgence ont indiqué que le bilan avait été lourd parce qu'il y avait peu d'issues de secours et que des personnes se sont retrouvées écrasées dans la bousculade et la fumée.

Les cinq autres personnes inculpées sont des co-propriétaires et des directeurs du Santika qui, outre l'accusation de négligence, sont soupçonnés de ne pas avoir respecté l'âge minimum requis (20 ans) pour pénétrer dans l'établissement.

L'accusation de négligence ayant entraîné la mort peut valoir une peine de dix ans de prison. L'un de ces cinq inculpés est encore en fuite.

Le ministère de la Justice a indiqué qu'il poursuivait des investigations pour déterminer si d'autres charges pouvaient être retenues contre les suspects, alors que la presse a indiqué que les propriétaires ne disposaient pas de toutes les autorisations nécessaires pour faire fonctionner la boîte de nuit.

Le service national des secours d'urgence a actualisé le bilan de la tragédie, précisant sur son site web que 66 personnes avaient été tuées et 229 blessées, dont 25 sont toujours hospitalisées.