Le Pakistan a assuré jeudi avoir arrêté au total 124 militants ou sympathisants islamistes en plus d'un mois dans le cadre de son enquête sur les attaques de Bombay fin novembre, que l'Inde assure avoir été préparées au Pakistan et perpétrées par des Pakistanais.

«Nous prenons les choses sérieusement, très sérieusement», a assuré à la presse Rehman Malik, en charge de l'Intérieur auprès du Premier ministre pakistanais, alors que New Delhi multiplie les pressions et les menaces pour qu'Islamabad arrête et lui livre les coupables.

Le combat contre le terrorisme «est la seule option» du Pakistan, en proie lui-même à une vague sans précédent d'attentats suicide perpétrés par les islamistes proches d'Al-Qaïda et des talibans afghans, qui a fait plus de 1.500 morts en un an et demi, a assuré M. Malik.

Les 124 personnes arrêtées depuis début décembre sont membres ou sympathisants d'une association caritative musulmane réputée être le bras politique du Lashkar-e-Taïba (LeT), un groupe islamiste armé interdit qui assure combattre contre l'«occupation» indienne d'une partie du Cachemire et ce qu'il considère comme les «persécutions» dont est victime la minorité musulmane en Inde.

New Delhi accuse le LeT d'avoir préparé et perpétré les attaques qui ont fait 174 morts fin novembre à Bombay (dont neuf des 10 assaillants), et soupçonne publiquement certains membres des services de renseignements pakistanais de les avoir entraînés et aidés à les commettre, ce qu'Islamabad dément.

Après une escalade verbale dans les accusations et les menaces, la tension est récemment redescendue entre les deux voisins et rivaux de l'Asie du Sud, puissances nucléaires militaires qui se sont déjà livré trois guerres.

«Il est temps pour le Pakistan et l'Inde de s'entendre», a insisté M. Malik, demandant une nouvelle fois à New Delhi de fournir «plus d'informations» quant à sa propre enquête.