Au moins 80 morts, des centaines de blessés, un nombre inconnu de personnes tenues en otages, tel était hier soir le bilan de la vague de terrorisme sans précédent qui s'est abattue hier sur Bombay, la métropole financière de l'Inde.

Ce n'est pas la pire offensive terroriste en Inde. En 1993, 13 explosions en série avaient fait 257 morts et plus de 700 blessés dans la même ville, sur la côte ouest du pays.

 

Mais ces attentats avaient été orchestrés par un syndicat du crime appelé D-Company, mené par le mafioso Dawood Ibrahim.

En juillet 2006, une série de sept explosions à bord de trains bondés de Bombay avait fait 209 morts et des centaines de blessés.

L'offensive d'hier, même si elle est revendiquée comme celle de 2006 par des islamistes indiens, appelés cette fois les «moudjahidin du Deccan», diffère des deux autres du fait qu'elle a été menée tant avec des bombes que par des individus armés de mitraillettes.

Après 1993, des terroristes frappaient à Coimbatore en 1998 avec 13 bombes dans 11 endroits, faisant 46 morts et 200 blessés.

En octobre 2001, des islamistes attaquaient le Parlement du Cachemire à Srinagar, tuant 35 personnes. Les soupçons se sont portés sur le groupe Jaish-e-Mohammad.

Deux mois plus tard, d'autres groupes propakistanais étaient blâmés pour l'attaque du Parlement indien à New Delhi, qui a fait une douzaine de morts et autant de blessés.

En mai 2002, 30 personnes étaient tuées dans l'attaque d'un camp de l'armée indienne à Jammu. En septembre, une prise d'otages au temple d'Akshardham, au Gujarat, faisait 31 morts et 79 blessés.

En 2003, deux vagues d'attentats à la bombe sur des trains à Bombay, en mars et en août, faisaient 64 morts et des centaines de blessés.

En 2004, une explosion faisait 16 morts dans l'État d'Assam, dans le nord-est de l'Inde.

En octobre 2005, trois séries d'explosions ébranlaient des centres commerciaux de Delhi faisant 59 morts et 200 blessés. L'attentat a été revendiqué par l'Islamic Inquilab Mahaz, lié, pense-t-on, au groupe propakistanais Lashkar-e-Toiba.

En mars 2006, des bombes faisaient 28 morts et 101 blessés dans la ville sainte de Varanasi (Bénarès). La police a blâmé des groupes pakistanais. En juillet, c'était la série d'attentats contre des trains à Bombay. En septembre, un attentat contre une mosquée de Malegaon, au Mahashtra, faisait 37 morts et 125 blessés.

En 2007, il y a eu quatre séries d'attentats, avec 13 tués dans une mosquée d'Hyderabad, six dans l'Assam, 11 dans l'État voisin de Manipur, et 42 à Hyderabad. Cette dernière attaque a été revendiquée par Harkat-ul-Jehadi-Islami ou HuJI.

Avant les attentats d'hier à Bombay, l'Inde a enregistré en mai des attentats à Jaipur, au Rajasthan (63 tués, 150 blessés), en juillet à Bangalore (150 blessés), en septembre à Delhi (21 morts et plus de 100 blessés), et dans l'Assam le mois dernier (61 morts et 300 blessés).