Trente personnes ont été arrêtées par la police après les deux jours d'émeutes en début de semaine dans le nord-ouest de la Chine, qui ont fait 74 blessés, a indiqué jeudi le gouvernement local.

Après le retour au calme rendu possible par une forte présence policière à Longnan, une ville de la province pauvre du Gansu, au total une centaine de personnes ont été interrogées, a précisé le gouvernement local dans un communiqué.

Sur les 74 blessés, dont des policiers et trois journalistes, 11 ont été hospitalisés, ajoutent les autorités.

«Dix policiers et un journaliste, qui ont été blessés par des jets de pierres, de briques et de bouteilles sont soignés à l'hôpital», a déclaré Li Xuechun, le numéro deux du Parti de la ville, à l'agence Chine Nouvelle.

La situation avait dégénéré lundi après-midi à la suite du rassemblement d'une trentaine de pétitionnaires qui protestent contre leurs conditions d'expropriation en raison de la destruction de leurs maisons pour laisser place au nouveau siège du gouvernement local.

Deux mille personnes les avaient rejoints avant de s'en prendre violemment au siège actuel, selon les médias officiels chinois.

Les violences se sont poursuivies mardi.

Les dégâts provoqués par les émeutes, notamment avec l'incendie d'édifices publics et la destruction de 22 véhicules, ont été évalués pour l'instant à plus de cinq millions de yuans (580.000 euros), selon M. Li.

Les conflits liés aux expropriations provoquent chaque année de nombreux conflits en Chine, mais la dégradation de la situation économique a conduit le régime communiste à être particulièrement vigilant.

En raison de l'impact de la crise économique sur la Chine, avec de nombreuses fermetures d'usines, le gouvernement central a recommandé aux autorités locales d'éviter tout conflit social d'importance.

Le ministre de la Sécurité publique, Meng Jianzhu, a demandé à la police de rester «pleinement consciente des défis apportés par la crise financière internationale», tout en évitant les «mesures excessives lorsqu'elle est face à des incidents de masse».