(Séoul) Le leader nord-coréen Kim Jong-un pourrait bien avoir choisi sa fille pour lui succéder, a déclaré lundi le ministère de l’Unification sud-coréen, après que les médias d’État du pays reclus ont qualifié l’enfant de « grande personne de conseil », un titre réservé aux plus hauts dirigeants.

Les médias officiels de la Corée du Nord ont employé samedi le terme « hyangdo » en coréen, généralement utilisé seulement pour les dirigeants du pays et leurs successeurs.  

Des analystes ont souligné que c’est la première fois que le Nord décrit ainsi la fille de Kim Jong-un. L’enfant, jamais nommée par Pyongyang, s’appelle Ju Ae, d’après le renseignement sud-coréen.  

« D’habitude, le terme “hyangdo” est utilisé uniquement pour décrire les officiels de plus haut rang », a confirmé Koo Byoung-sam, un porte-parole du ministère de l’Unification de Séoul, lors d’un breffage lundi.  

Cela a renforcé les spéculations selon lesquelles la jeune adolescente, qui apparaît souvent aux côtés de son père lors d’évènements publics majeurs, aurait été choisie pour être la prochaine dirigeante de la Corée du Nord.  

Il s’agirait de la troisième succession héréditaire depuis la fondation du pays en 1948.  

« Nous n’excluons pas la possibilité que Ju Ae succède » à Kim Jong-un, a ajouté M. Koo.

L’adolescente a été révélée au monde par les médias officiels en 2022, alors qu’elle accompagnait son père lors d’un tir d’essai de missile balistique intercontinental (ICBM).

Depuis, elle est qualifiée « d’étoile du matin de la Corée » ou encore « d’enfant adorée ».  

Elle a été vue à plusieurs évènements officiels présidés par Kim Jong-un, dont des manœuvres militaires, la visite d’une usine d’armes ou d’un élevage de poulets.

Sur une photo publiée par Pyongyang samedi, elle assiste à de récents exercices de parachutistes, aux côtés de son père et de hauts responsables militaires.

Avant 2022, la seule confirmation de son existence était venue de l’ex-vedette américaine de la NBA Dennis Rodman.

Initialement, Séoul avait indiqué que le leader nord-coréen et sa femme Ri étaient devenus parents de leur premier enfant, un garçon, en 2010, et que Ju Ae était leur second.  

Mais en 2023, le ministre de l’Unification sud-coréen a déclaré que le gouvernement était « dans l’incapacité de confirmer l’existence » du fils de Kim Jong-un.

Le dirigeant de la Corée du Nord a hérité du pouvoir en 2011 à la mort de son père et supervisé quatre essais nucléaires depuis, dont le dernier en 2017.