(Hong Kong) Le tribunal de Hong Kong a rejeté vendredi la requête de la défense du magnat déchu des médias prodémocratie Jimmy Lai d’exclure le chef d’accusation de publication séditieuse lors de son procès pour atteinte à la sécurité nationale, qui s’est ouvert lundi.

M. Lai, 76 ans, est accusé de « collusion » avec des forces étrangères en vertu d’une drastique loi hongkongaise sur la sécurité nationale imposée par Pékin en 2020, et risque la prison à vie.  

Il a également été inculpé de « conspiration en vue de produire des documents séditieux », une infraction prévue par une loi datant de l’époque coloniale, qui est considérée comme un chef d’inculpation moins grave car elle est assortie d’une peine d’emprisonnement plus courte en cas de condamnation.  

Les avocats du propriétaire de l’Apple Daily, quotidien libéral et critique du pouvoir fermé par les autorités en 2021, ont précédemment fait valoir que l’accusation de sédition devrait être rejetée car les poursuites ont été engagées au-delà d’un délai de six mois requis selon eux par la loi hongkongaise.  

« Nous sommes d’avis que l’accusation n’est pas prescrite et que la demande de la défense doit donc être rejetée », a cependant déclaré vendredi la juge Esther Toh, qui a ainsi validé l’interprétation du parquet au sujet du délai de prescription.

L’audience a été reportée au 2 janvier, et les procureurs devraient commencer à présenter leurs arguments contre M. Lai à ce moment-là.

Son procès est très médiatisé car considéré comme un baromètre de l’état actuel des libertés civiles à Hong Kong.

Des dizaines de policiers armés avaient été déployés vendredi aux abords du tribunal, devant lequel une militante prodémocratie âgée, Alexandra Wong, était la seule à oser protester en faveur de M. Lai.

L’accusé a salué en souriant des membres de sa famille venue le soutenir dans la salle d’audience, en compagnie de quelques représentants de consulats étrangers.

Le Royaume-Uni ainsi que les États-Unis ont demandé la libération de M. Lai, qui est un citoyen britannique. L’Union européenne et les Nations unies ont aussi exprimé leurs inquiétudes sur son sort.

Pékin a balayé ces critiques en les considérant comme de la diffamation et de l’ingérence.