Des centaines de manifestants des tribus Kuki et Zomi, de l’État indien du Manipur, ont organisé une manifestation à New Delhi pour protester contre l’explosion des violences interethniques qui ont fait au moins 70 morts et des dizaines de milliers de personnes déplacées dans les dernières semaines.

Les affrontements ont éclaté au début du mois de mai à cause d’une proposition de politique gouvernementale qui aurait bénéficié à la communauté majoritaire des Meiteis, qui domine le paysage politique et social de cet État indien du nord-est du pays.

PHOTO ARUN SANKAR, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Des membres des Forces de sécurité frontalières indiennes patrouillant les rues de Churachandpur, dans l’État du Manipur, le 9 mai dernier

Le chef du gouvernement de l’État du Manipur, N. Biren Singh, a déclaré à la presse locale plus tôt cette semaine que 40 « activistes » avaient été tués par les forces de l’ordre, ainsi que deux policiers.

Un responsable gouvernemental, qui a souhaité conserver l’anonymat, a confirmé ces propos à l’AFP.

« Les terroristes ont fait usage de fusils d’assaut M-16 et AK-47 et des fusils de précision contre des civils. Ils sont descendus dans de nombreux villages pour incendier les maisons », a déclaré M. Singh, selon la presse.

« Nous avons commencé à mener des actions fortes contre eux, avec l’aide de l’armée et d’autres forces de sécurité. Nous avons des informations selon lesquelles quelque 40 terroristes ont été tués », a-t-il ajouté.

Le nord-est de l’Inde a connu des décennies de troubles entre groupes ethniques et séparatistes cherchant à obtenir plus d’autonomie, voire la sécession.

Les violences qui se sont produites début mai avaient éclaté après une marche de protestation contre la possibilité que la communauté des Meiteis, pour la plupart hindous, obtienne le statut plus avantageux de « tribu répertoriée » qui leur garantirait des quotas d’emplois publics et d’admissions dans les universités.

Cette hypothèse a également ravivé les vieilles craintes de la tribu des Kukis, en général chrétiens, de voir les Meiteis autorisés à acquérir des terres dans des zones qui leur sont actuellement réservées ainsi qu’à d’autres groupes tribaux.