(Sittwe) Dans l’ouest de la Birmanie, des centaines de personnes ont quitté leurs villages pour trouver un abri dans des zones éloignées de la côte vendredi, en prévision de l’arrivée de Mocha, le premier cyclone de l’année dans le golfe du Bengale.

Mocha devrait toucher terre dimanche à la mi-journée dans la région frontalière avec le Bangladesh, avec des vents soufflant jusqu’à 175 km/h, selon le bureau météorologique indien.

L’onde de marée créée par le cyclone sera de l’ordre de deux à deux mètres et demi pour la région côtière la plus basse, prévoit cet organisme, ce qui pourrait causer des dégâts considérables, en particulier côté bangladais où se trouvent des camps de plusieurs centaines de milliers de réfugiés rohingya.

Côté birman, des habitants de villages côtiers de l’État de Rakhine affluaient vendredi à Sittwe, la capitale régionale où un millier d’entre eux ont trouvé refuge dans un monastère, ont constaté des journalistes de l’AFP. « J’espère que ce monastère est sûr et qu’il ne se passera rien ici, car c’est le lieu le plus élevé de Sittwe », a déclaré Cho Cho Tun, 34 ans.  

« Nous voulions rester chez nous… Mais quand j’ai pensé à mes enfants et au danger qu’ils couraient, j’ai décidé de m’abriter ici ».

Certains ont posé leur couverture, aménagé un lieu de couchage et déballé des provisions.

« J’ai dit à ma famille que nous devrions nous abriter dans ce monastère », a dit Thant Zaw, qui a perdu plusieurs proches à l’époque du passage du cyclone Nargis, en 2008.  

« J’ai six enfants et je ne peux pas perdre ma famille à nouveau ».

Les vents violents et la pluie pourraient provoquer des inondations et des glissements de terrain à l’intérieur des terres en Birmanie et au Bangladesh, a prévenu vendredi le bureau des affaires humanitaires des Nations unies.

Au Bangladesh, d’immenses camps de réfugiés accueillant au total près d’un million de Rohingyas ayant fui la répression de l’armée birmane en 2017 sont situés sur la trajectoire du cyclone.

Les mosquées, les centres d’apprentissage et d’autres bâtiments de ces camps seront transformés en abris anticycloniques, ont annoncé les autorités bangladaises, qui n’ont encore fait procéder à aucune évacuation.

L’agence des Nations unies pour les réfugiés s’activait en vue d’une « préparation aux situations d’urgence » dans les camps et les autorités se « tiennent prêtes » avec des équipements lourds pour dégager les routes, a annoncé un porte-parole.

Les cyclones, parfois appelés ouragans dans l’Atlantique et typhons dans le Pacifique, sont une menace régulière sur les côtes du nord de l’océan Indien, où vivent des dizaines de millions de personnes.

En novembre 2007, l’un d’eux, Sidr, a ravagé le sud-ouest du Bangladesh, y faisant plus de 3000 morts et des dégâts évalués à plusieurs milliards de dollars.

En mai 2008, Nargis a fait au moins 138 000 morts ou disparus en Birmanie, la pire catastrophe naturelle de l’histoire de ce pays.