(Taipei) Les États-Unis ont dit jeudi s’attendre à ce que Pékin renforce dans les « semaines et mois » à venir sa « coercition » militaire, économique et diplomatique sur Taïwan.

« Si notre politique n’a pas changé, ce qui a changé, c’est la coercition croissante de Pékin », a déclaré Daniel Kritenbrink, responsable pour l’Asie de l’Est au département d’État, lors d’une téléconférence avec les journalistes.

Au début du mois, l’armée chinoise a réagi à la visite à Taipei de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi par des exercices sans précédent dans les airs et les eaux du détroit de Taïwan.

« Ces activités participent à une campagne intense de coercition […] pour intimider et contraindre Taïwan et saper sa résilience », a analysé M. Kritenbrink.

Et ces pressions se poursuivront dans les « semaines et mois » à venir, a-t-il ajouté.

Washington a annoncé jeudi des négociations formelles en vue d’un accord commercial et d’investissement avec Taïwan, afin de soutenir cette démocratie, même si les États-Unis n’entretiennent pas de relations officielles avec le gouvernement de Taipei.

Pékin revendique la souveraineté sur Taïwan, s’est promis de la reprendre un jour, par la force si nécessaire, et s’irrite à chaque acte diplomatique avançant vers une reconnaissance officielle de l’île.

« Les paroles et les actions (de la Chine) sont profondément déstabilisantes. Elles risquent de provoquer des erreurs de calcul et menacent la paix et la stabilité du détroit de Taïwan », a déclaré M. Kritenbrink.

Taïwan a présenté mercredi son avion de chasse le plus avancé lors d’une rare démonstration nocturne, dans le sillage des exercices militaires de Pékin.

Le diplomate américain a assuré que Washington répondrait avec des « mesures calmes, mais résolues » pour maintenir le détroit de Taïwan ouvert.

Un haut commandant de la marine américaine avait estimé cette semaine que Washington et ses alliés devaient contester les tirs de missiles balistiques de la Chine au-dessus de Taïwan.