(Tokyo) Les États-Unis « ne permettront pas » à la Chine d’isoler Taïwan, a déclaré vendredi la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Tokyo, après une visite à Taïwan qui a suscité l’ire de Pékin.

Mme Pelosi, 82 ans, qui était au Japon — dernière étape de sa tournée asiatique — pour la première fois depuis 2015, a provoqué la colère de la Chine en se rendant mardi et mercredi à Taïwan.

Pékin considère ce territoire autonome de 23 millions d’habitants comme faisant partie intégrante de son territoire, et a répliqué en lançant jeudi des exercices militaires d’ampleur inédite autour de l’île, tirant notamment des missiles balistiques dont certains seraient tombés dans la zone économique exclusive du Japon.

« Les Chinois ont procédé à ces tirs, utilisant probablement notre visite comme un prétexte », a commenté Mme Pelosi lors d’une conférence de presse vendredi à Tokyo.

Ils « ont essayé d’isoler Taïwan », a-t-elle ajouté, rappelant que Pékin avait au printemps rejeté l’appel des États-Unis à autoriser la participation de Taïwan à l’assemblée annuelle de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Mais « ils n’isoleront pas Taïwan en nous empêchant de nous y rendre. Nous avons eu des visites de haut niveau, des sénateurs au printemps, de manière bi-partisane […] et nous ne leur permettrons pas d’isoler Taïwan », a-t-elle lancé. « Ils ne décident pas de nos déplacements. »

Cette tournée dans la région « ne visait pas à changer le statu quo ici en Asie, à changer le statu quo à Taïwan », a assuré Mme Pelosi.  

Depuis 1979, Washington ne reconnaît qu’un seul gouvernement chinois, celui de Pékin, tout en continuant à apporter un soutien aux autorités taïwanaises, via notamment d’importantes ventes d’armes.

Cette visite, a-t-elle dit, « concernait le Taiwan Relations Act », loi votée par le Congrès américain en 1979 et qui caractérise les relations entre les États-Unis et Taïwan, mais aussi « la politique États-Unis/Chine, tous les textes de loi et accords qui ont établi ce que sont nos relations ».  

« Il s’agit de célébrer Taïwan pour ce qu’elle est, une grande démocratie avec une économie prospère, avec du respect pour toute sa population ».

Concernant les relations sino-américaines, elle a jugé que si les États-Unis « ne s’exprimaient pas au sujet des droits de l’homme en Chine à cause de (nos) intérêts commerciaux, nous perdrions alors toute autorité morale pour parler des droits de l’homme n’importe où dans le monde ».