(Manille) Les Philippines ne rejoindront pas la Cour pénale internationale, a annoncé lundi le président Ferdinand Marcos Jr, au moment où le procureur du tribunal cherche à rouvrir une enquête sur la guerre meurtrière antidrogue menée par l’ex-président Rodrigo Duterte.

« Les Philippines n’ont aucune intention de rejoindre la CPI », a affirmé M. Marcos Jr devant les journalistes, qui avait indiqué précédemment qu’il ne coopérerait pas dans le cas d’une enquête.

Manille s’était retirée de la CPI en 2019 après l’ouverture d’une enquête préliminaire sur la guerre sanglante menée par Rodrigo Duterte contre la drogue.

En septembre dernier, les juges de la Cour, basée à La Haye (Pays-Bas), avaient autorisé une enquête sur cette guerre marquée par des milliers de personnes tuées par les forces de l’ordre, pouvant constituer, selon les juges, des crimes contre l’humanité.

Celle-ci a été suspendue deux mois plus tard, Manille assurant qu’elle se pencherait elle-même sur ces crimes présumés.

Pendant sa présidence, M. Duterte a refusé de coopérer avec la Cour invoquant un manque de juridiction de celle-ci, allégation plus tard rejetée par la Cour suprême des Philippines.

En juin, le procureur de la CPI Karim Khan, a déclaré que la demande de report de l’enquête formulée par les Philippines n’était pas justifiée et qu’elle devait reprendre « aussi vite que possible ».

Ferdinand Marcos Jr, grand défenseur de la guerre contre la drogue, a été élu président par une victoire écrasante en mai, grâce à une alliance avec la fille de Rodrigo Duterte, Sara, qui a remporté la course à la vice-présidence.

PHOTO AARON FAVILA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La vice-présidente Sara Duterte, fille de Rodrigo, et le président Ferdinand Marcos Jr lors de leur investiture, le 30 juin à Manille

La Cour a invité les Philippines « à formuler des observations » sur la demande du procureur de reprendre l’enquête.

Manille a jusqu’au 8 septembre pour répondre. Mais l’actuel président ne semble pas disposé à se soumettre à la juridiction de La Haye.

Même si la CPI réunit suffisamment de preuves pour engager une procédure contre Rodrigo Duterte, ses règles l’empêchent de le juger par contumace.