(Rangoun) Une personne a été tuée et neuf blessées mardi par l’explosion d’une bombe dans un quartier du centre de Rangoun, a annoncé à l’AFP une source au sein de la police birmane.

« L’explosion a eu lieu vers 15 h 20 (4 h 50 HAE) près d’un arrêt de bus », a déclaré cette source sous couvert d’anonymat. « Un homme est mort à l’hôpital et neuf autres personnes sont blessées ».

Une équipe de démineurs tente de déterminer si l’explosion provenait d’une grenade ou d’une mine, a ajouté la même source.

Des images publiées par les médias birmans montrent plusieurs corps allongés au sol dans le centre-ville très animé de la capitale, et ce qui semble être du sang sur la chaussée.

Les forces de sécurité ont découvert une grenade non explosée près du lieu de l’incident, selon la source policière.

Un secouriste volontaire arrivé sur place peu après l’explosion a indiqué que son équipe avait emmené deux personnes gravement blessées à l’hôpital.

Personne n’a revendiqué cette attaque pour l’instant.

La Birmanie est plongée dans l’instabilité depuis un coup d’État militaire l’an dernier qui a renversé le gouvernement de la dirigeante civile Aung San Suu Kiy.

Les tensions menacent à tout moment de dégénérer en affrontements directs dans les zones frontalières contrôlées par des groupes ethniques armés et l’économie s’est effondrée.

Des « Forces de défense du peuple » autoproclamées se sont formées pour combattre la junte et protéger les manifestants.

Les opposants s’en prennent également aux fonctionnaires et aux organisations dont ils pensent qu’ils travaillent pour les militaires.

À travers le pays, les assassinats de responsables de bas niveau de la junte et d’informateurs présumés sont quasi quotidiens. Les représailles des militaires suivent en général rapidement.

La plupart des violences ont eu lieu dans des zones rurales, même si des assaillants opposés au coup d’État s’en sont aussi pris à des fonctionnaires et à des infrastructures dans des villes.

En novembre dernier, un cadre dirigeant de Mytel, entreprise de téléphonie commune créée par l’armée birmane et Viettel, société gérée par l’armée vietnamienne, avait été abattu devant son domicile à Rangoun.

Et en août, des opposants au coup d’État avaient abattu cinq policiers dans un train à Rangoun.

Un gouvernement parallèle qui lutte contre la junte, dominé par des parlementaires de l’ancien parti d’Aung San Suu Kyi, a condamné l’explosion.

« Nous condamnons fermement cet acte terroriste visant des civils », a déclaré le ministère de la Défense de ce gouvernement fantôme dans un communiqué.

Plus de 1800 personnes ont été tuées et plus de 13 000 arrêtées en lien avec la répression des protestataires qui se sont mobilisés après le putsch, selon une ONG locale.