(Pékin) La métropole chinoise technologique de Shenzhen (sud) a ordonné la levée partielle vendredi du confinement anti-COVID-19, notamment dans son port, l’un des plus grands du monde et vital pour le commerce.
La décision de la ville de 17,5 millions d’habitants, située aux portes de Hong Kong, survient alors que le président Xi Jinping a appelé la veille à « minimiser » l’impact des mesures de prévention sur l’économie chinoise.
La Chine connaît sa pire flambée épidémique depuis près de deux ans, avec plusieurs milliers de nouveaux cas positifs quotidiens ces derniers jours, répartis dans une vingtaine de provinces, soit les deux tiers que compte le pays.
En réaction, les autorités ont confiné plusieurs dizaines de millions de personnes dans le pays de 1,4 milliard d’habitants.
Le ministère de la Santé a encore fait état vendredi de 4365 infections la veille — dont 105 à Shenzhen.
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Des résidants de Shenzhen passent un test de dépistage de la COVID-19, le 14 mars.
La cité méridionale, qui rassemble des milliers d’usines de grands noms de la technologie, avait été placée dimanche en confinement total après le dépistage de cas de COVID-19, liés à l’épidémie qui fait rage à Hong Kong.
Les transports publics peuvent désormais reprendre, ainsi que les administrations et l’activité économique dans cinq districts de la ville, a annoncé la mairie jeudi soir.
La transmission du coronavirus a été stoppée dans ces cinq districts, qui représentent près de la moitié du vaste territoire de la commune, a fait valoir la municipalité.
Parmi les districts concernés figure celui de Yantian, où se trouve l’un des plus grands ports du monde, assurant à lui seul 10,5 % des conteneurs utilisés par le commerce extérieur chinois.
En danger
La levée des restrictions illustre l’inquiétude des autorités pour l’activité économique après deux ans de stratégie « zéro COVID-19 » — qui consiste à tout faire (confinements, quarantaines, traçage des contacts, filtrage des frontières) pour empêcher l’apparition de nouveaux cas.
Xi Jinping a ordonné jeudi soir la poursuite de cette politique afin « d’enrayer au plus vite la propagation de l’épidémie ».
Mais il a également appelé à « minimiser l’impact de l’épidémie sur le développement économique et social », alors que Pékin a annoncé pour cette année son objectif de croissance le plus faible depuis 30 ans (« environ 5,5 % »).
L’un des principaux fournisseurs du géant informatique américain Apple, la compagnie taïwanaise Foxconn, avait déjà indiqué mercredi avoir repris une partie de sa production à Shenzhen.
La stratégie « zéro COVID-19 » a permis de limiter le nombre de malades aux environs de 125 000 depuis deux ans, si l’on en croit les chiffres officiels. Le pays déplore officiellement moins de 5000 morts.
Depuis le printemps 2020, la vie est quasi-normale dans le pays mais la flambée liée au variant Omicron change la donne.
« Une leçon »
De l’autre côté de la frontière avec Shenzhen, le territoire semi-autonome de Hong Kong, également adepte du « zéro COVID-19 », enregistre l’un des taux de mortalité par Omicron les plus élevés au monde — notamment parmi les seniors non vaccinés.
Le ministère chinois de la Santé a indiqué vendredi qu’à peine 51 % des plus de 80 ans en Chine continentale avaient reçu au moins deux doses.
« L’épidémie à Hong Kong nous a donné une leçon particulièrement éclairante », a déclaré vendredi lors d’une conférence de presse Wang Hesheng, le vice-ministre de la Santé.
« Si le taux de vaccination des personnes âgées est faible, le taux de mortalité […] sera élevé », a-t-il prévenu.
Il a imputé la récente flambée épidémique au « relâchement » de certains responsables politiques et au manque d’efficacité des mesures dans certaines provinces.
Le nord-est du pays reste pour l’heure de loin le plus touché, la province du Jilin, frontalière de la Corée du Nord, ayant rapporté à elle seule 60 % du total national des nouvelles infections annoncées vendredi.
La Chine n’a toutefois fait état d’aucun nouveau mort lié à la COVID-19, ce qui serait inédit depuis plus d’un an.