(Sydney) Le chef du renseignement australien a annoncé que ses services avaient déjoué une tentative d’ingérence étrangère dans un scrutin, lançant un avertissement avant les prochaines élections fédérales.

L’affaire impliquait une personne riche avec « une profonde connexion avec un gouvernement étranger », a expliqué mercredi Mike Burgess, directeur général de l’Organisation australienne de sécurité et de renseignement (ASIO), sans préciser quelle puissance étrangère était impliquée, ni quelle élection était visée.

« J’appellerai cette personne “le marionnettiste” », a-t-il expliqué lors d’un discours annuel sur l’évaluation des menaces.  

Le système est décrit comme une « start-up d’ingérence étrangère », dans laquelle le « marionnettiste » verse des milliers de dollars à un employé qui essaie d’influencer une élection.

L’employé identifiait et ciblait des candidats prometteurs, qui ignoraient tout du stratagème.

« Le but n’était pas seulement d’avoir des candidats dans les positions de pouvoir, mais aussi de créer un sentiment positif, d’obligation et de dette qui pourrait être exploité par la suite », a expliqué M. Burgess.

Si le stratagème n’avait pas été déjoué, des alliés auraient pu être placés dans les équipes des candidats vainqueurs, qui auraient influencé les responsables politiques et auraient fait sortir des informations sensibles au profit du gouvernement étranger.

« En cette année d’élections fédérales, nous devons être particulièrement sur nos gardes contre toute ingérence politique étrangère », a averti M. Burgess.

Son agence traque aussi les espions étrangers sur les applications de rencontres comme Tinder, Bumble et Hinge, où ils essaient d’établir des connexions.

« Mon message aux victimes potentielles sur ces sites est bien connu : si cela semble trop beau pour être vrai, c’est probablement le cas », a-t-il lancé.

Le patron du renseignement australien a aussi mis en garde contre la montée de la menace d’extrême droite dans le pays, particulièrement parmi les mineurs.

Les moins de 18 ans représentaient 15 % des enquêtes de contre-terrorisme de l’ASIO l’an dernier, contre 2 à 3 % précédemment.

« En tant que nation, nous devons réfléchir aux raisons pour lesquelles certains adolescents accrochent des drapeaux nazis et des portraits du tueur de Christchurch sur les murs de leur chambre, et pourquoi d’autres partagent des vidéos de décapitation », a-t-il déclaré.