(Colombo) La justice du Sri Lanka chargée d’enquêter sur l’incendie et le naufrage d’un cargo porte-containers qui menace de provoquer une catastrophe écologique a indiqué lundi avoir appris que des échanges de courriels essentiels entre le représentant local de l’armateur et le capitaine du navire avaient été effacés.

Le MV X-Press Pearl, immatriculé à Singapour, avait signalé une fuite d’acide à bord au représentant de la compagnie au Sri Lanka, Sea Consortium Lanka, mais celui-ci n’avait pas alerté les autorités locales, a affirmé le procureur Chalani Perera.

Il a ajouté que les enquêteurs avaient découvert que Sea Consortium Lanka avait effacé ses échanges de courriels avec le capitaine russe du navire, Vitali Tioutkalo.

« Le magistrat a ordonné au représentant local (de la compagnie) de fournir les originaux des courriels des serveurs étrangers », a indiqué un représentant de la justice.

Ordre a également été donné de protéger l’épave du navire, qui a sombré au large du port de Colombo. L’enregistreur de données du voyage (VDR), équivalent pour un bateau d’une « boîte noire », a été retrouvé ce weekend.

Le MV X-Press Pearl a commencé à sombrer mercredi, après avoir été victime d’un incendie qui a duré 13 jours, au large de la capitale.

Le bateau, qui transportait notamment 25 tonnes d’acide nitrique et des quantités énormes de matières plastiques, effectuait une traversée entre l’État indien du Gujarat et Colombo.

Selon le Centre pour la justice environnementale (CEJ), une association, l’équipage était au courant d’une fuite d’acide-qui a fini par provoquer l’incendie-dès le 11 mai, bien avant d’entrer dans les eaux territoriales sri-lankaises.

Le capitaine et son chef mécanicien-deux Russes-ont été interrogés par la justice sri-lankaise, et leurs passeports ont été saisis.

Les autorités s’inquiètent d’un risque de marée noire. Mais il n’y a pour l’instant aucun signe visible de fuite des 350 tonnes de carburant.

Les plages touristiques de l’île et les eaux environnantes ont été submergées de millions de granulés de plastiques que le cargo transportait, provoquant notamment l’interdiction de la pêche, importante dans la région.