(Tokyo) Le Japon a lancé mercredi la première étape de sa campagne de vaccination contre le coronavirus, visant d’abord à protéger 40 000 employés de son secteur médical, à cinq mois de l’ouverture programmée des Jeux olympiques de Tokyo, reportés l’an dernier.

Les premières injections du vaccin de Pfizer/BioNTech, le premier à avoir été autorisé au Japon dimanche dernier, ont eu lieu mercredi matin dans un hôpital de la capitale.

Le directeur de l’établissement, Kazuhiro Araki, a été le premier à être vacciné, sous l’œil des caméras.

« Le vaccin joue un rôle important contre le coronavirus. Donc j’ai pensé qu’en tant que directeur je devais montrer l’exemple », a déclaré M. Araki devant la presse.

Le Japon prévoit dans l’immédiat de vacciner sur une base volontaire 40 000 professionnels de santé en première ligne dans la lutte quotidienne contre le coronavirus.

Selon les médias locaux, la moitié d’entre eux seront invités à signaler tout effet secondaire ou réaction au vaccin, administré en deux injections à trois semaines d’intervalle.

Le gouvernement espère ensuite vacciner l’ensemble du personnel des services de santé du pays, soit 3,7 millions de personnes, d’ici mars.

La vaccination des personnes de 65 ans et plus devrait quant à elle démarrer en avril, au mieux. Le gouvernement n’a pas encore détaillé le calendrier pour le reste de la population du pays, qui compte 126 millions d’habitants.

Calendrier indépendant des JO

« J’aimerais que de nombreuses personnes se fassent vacciner une fois que nous aurons une compréhension exacte des bénéfices et des risques », avait déclaré mardi Taro Kono, le ministre japonais chargé de superviser le déploiement national de la vaccination, qui sera volontaire et gratuite.

Le premier ministre Yoshihide Suga a aussi insisté mercredi sur la nécessité pour le gouvernement de préparer un cadre favorable à la vaccination du plus grand nombre, alors que de nombreux Japonais sont prudents face aux nouveaux vaccins.

Le processus réglementaire d’autorisation des vaccins au Japon a pris du retard par rapport à l’Europe et aux États-Unis, car le pays exige au préalable que des études cliniques additionnelles soient menées sur son sol.

L’archipel a toutefois déjà commandé l’an dernier suffisamment de vaccins de Pfizer/BioNTech, AstraZeneca et Moderna pour couvrir à terme l’ensemble de sa population.

Fermé à la quasi-totalité des visiteurs étrangers depuis le printemps 2020, le Japon a été relativement moins touché par la pandémie que d’autres régions du monde, ayant enregistré sur son territoire 418 000 cas de contamination pour quelque 7000 décès depuis un an.

Si la perspective des JO de Tokyo, qui doivent se tenir du 23 juillet au 8 août, braque davantage les projecteurs sur la gestion de la crise sanitaire au Japon, M. Kono a affirmé mardi « ne pas prendre en considération » l’évènement pour le calendrier vaccinal dans le pays.

Les organisateurs des JO ont présenté ces dernières semaines des contre-mesures censées selon eux permettre que l’évènement se tienne dans des conditions « sûres », sans imposer pour autant la vaccination ou une quarantaine pour les participants arrivant de l’étranger.

La présence ou non de spectateurs, et si oui dans quelle mesure, doit être tranchée au printemps.