(Séoul) Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a accusé de hauts responsables de son pays de « défaitisme », leur reprochant l’état catastrophique de l’économie du pays, a annoncé vendredi l’agence officielle KCNA.

Lors d’une conférence de cadres dirigeants, M. Kim a « sévèrement critiqué » les responsables de la planification économique de divers secteurs, estimant qu’ils n’avaient pas appliqué « les idées et la politique » annoncées en janvier lors d’un congrès du parti au pouvoir, selon KCNA.

Ce congrès, le premier en son genre en cinq ans et le huitième de l’histoire de la Corée du Nord, a débouché sur un nouveau plan pour l’économie.

Mais il a aussi révélé l’étendue de la détresse financière de ce pays très isolé. M. Kim s’y est excusé plusieurs fois pour les erreurs de planification économique et a déclaré que les cinq dernières années avaient été les « pires ».

Vendredi, à la fin de la conférence de quatre jours, M. Kim a fustigé le manque de « perspective innovante et de tactiques claires » de ses cadres face à cette situation.

Il a cité en exemple l’agriculture, dont les responsables ont établi des objectifs de production « sans tenir compte de la situation actuelle, où les conditions d’exploitation sont défavorables et l’État est incapable de fournir assez de matériel ».

D’autres secteurs ont été critiqués pour leurs quotas de production « absurdement bas », leurs responsables étant accusés d’être incompétents et de « faire semblant de faire leur travail ».  

La Corée du Nord subit de multiples sanctions internationales à cause de ses programmes d’armement nucléaire et de missiles balistiques, qui ont fait des progrès rapides sous le règne de M. Kim.

Sa rencontre au sommet avec le président américain Donald Trump en février 2019 à Hanoi avait été un échec.

Les pourparlers sur le nucléaire sont en panne depuis. La Corée du Nord a exhibé plusieurs nouveaux missiles lors de défilés militaires en octobre et le mois dernier, et M. Kim a dit vouloir renforcer son arsenal nucléaire.

Pyongyang est également sous une pression financière croissante, car la pandémie de coronavirus et des inondations l’été dernier ont pesé lourdement sur son économie déjà exsangue.