(Phnom Penh) Un adolescent cambodgien atteint d’autisme, condamné pour avoir diffusé des messages jugés insultants envers le gouvernement sur la messagerie Telegram, est sorti de prison mercredi.

Kak Sovann Chhay, 16 ans, fils d’une figure de l’opposition cambodgienne, avait été arrêté en juin.

Condamné le 1er novembre à huit mois de détention, il a été libéré mercredi après en avoir passé plus de quatre derrière les barreaux. Sa libération a été assortie d’une période de mise à l’épreuve de deux ans.  

« J’espère que je pourrais continuer à me battre […] pour les patriotes » de ce pays, a déclaré l’adolescent à sa sortie de prison où il a été accueilli par sa mère, en larmes.

Sa condamnation a suscité l’ire de la communauté internationale.  

C’est une « honte », s’étaient indignés plusieurs experts de l’ONU, dénonçant « la campagne continue d’intimidation et de violence des autorités contre la société civile et les militants de l’opposition ».

Le père de l’adolescent, Kak Komphea, était membre du Parti du sauvetage national du Cambodge, la principale force d’opposition du pays, dissoute en 2017. Actuellement en détention, il fait partie des plus de 150 opposants jugés à huis-clos depuis novembre 2020, accusés d’avoir comploté pour renverser le régime.

Fin octobre, 25 défenseurs des droits humains l’homme étaient en détention au Cambodge, un nombre record depuis deux ans, d’après les experts de l’ONU.

Sept activistes de Khmer Thavrak et de la Khmer Student Intelligent League Association, qui font campagne pour les droits humains, la protection de l’environnement et la justice sociale, ont récemment été condamnés à 20 mois de prison ferme et 500 dollars d’amende.

Le premier ministre Hun Sen au pouvoir depuis 36 ans musèle toute opposition.  

Lors des dernières législatives de 2018, son parti a raflé l’intégralité des sièges au Parlement, des résultats vivement contestés.