(Londres) Nathan Law, un des jeunes militants les plus en vue du mouvement hongkongais pour des réformes démocratiques, a annoncé mercredi que le Royaume-Uni avait accepté sa demande d’asile.  

« Après plusieurs entretiens sur quatre mois, le ministère de l’Intérieur m’a informé que ma demande d’asile avait été approuvée », a annoncé le jeune militant de 27 ans dans une série de tweets.  

« Le fait que je sois recherché en vertu de la loi sur la sécurité nationale montre que je suis exposé à de graves persécutions politiques et qu’il est peu probable que je puisse retourner à Hong Kong sans risque », a-t-il précisé.  

Nathan Law est l’un des jeunes chefs de file du parti politique militant pour la démocratie à Hong Kong Demosisto, dissout en juillet 2020 juste après l’adoption par le Parlement chinois de la législation controversée sur la sécurité nationale, imposée à Hong Kong pour réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères.  

Son parti avait été fondé par des étudiants à l’issue du Mouvement des Parapluies en 2014 contre l’emprise grandissante de Pékin sur l’ex-colonie britannique.

Nathan Law avait annoncé en juillet s’être enfui de Hong Kong, puis se trouver à Londres. Il avait ensuite indiqué mi-décembre dans une interview au Guardian y avoir demandé l’asile politique, espérant que sa présence en Europe « puisse servir d’alarme pour rappeler à quel point le Parti communiste chinois constitue un danger pour nos valeurs démocratiques ».

Même s’il ne militait pas pour l’indépendance du territoire, M. Law et d’autres membres éminents du parti comme l’ancien dirigeant étudiant Joshua Wong ont été souvent décrits par les autorités chinoises comme des séparatistes conspirant avec l’étranger contre Pékin.  

Rassuré sur son futur, Nathan Law s’est cependant inquiété mercredi du sort réservé à ses compatriotes qui vivent « dans la détresse et l’anxiété », conscient que sa « situation ne peut pas s’appliquer à tous les Hongkongais qui demandent l’asile ».  

« Certains peuvent ne pas disposer de suffisamment de preuves pour étayer leur demande en l’absence de reportages dans les médias ou parce qu’ils ont fui avant les persécutions », a-t-il détaillé, appelant le ministère de l’Intérieur britannique a « mieux prendre en compte la situation complexe » dans son ancienne colonie.