(Séoul) Des pirates informatiques nord-coréens ont tenté de voler de l’information concernant les vaccins et les traitements contre le coronavirus, ont indiqué mardi les renseignements sud-coréens.

Ils ont toutefois nié, comme l’affirmait un parlementaire, que le vaccin de Pfizer ait été ciblé.

En début de journée mardi, Ha Tae-keung, qui siège au comité parlementaire du renseignement, avait relaté aux journalistes que l’agence de renseignements de son pays (NIS) leur avait indiqué, à ses collègues et à lui, que les pirates nord-coréens avaient attaqué Pfizer pour obtenir la formule du vaccin contre la COVID-19.

Quand les commentaires de M. Ha ont été repris par les médias, le NIS a nié avoir mentionné une firme pharmaceutique quand il a expliqué aux élus que Pyongyang cherchait de l’information au sujet des vaccins. Comme cela se produit habituellement, le NIS a répliqué que M. Ha « se trompait ».

M. Ha a réitéré ses allégations à l’Associated Press, déclarant que des documents du NIS qu’il a vus affirment que « la Corée du Nord a volé (des données concernant) le vaccin de Pfizer et qu’elle a tenté de voler (de la technologie) aux firmes pharmaceutiques et de vaccins » de la Corée du Sud. Les parlementaires ont dû remettre les documents après les avoir consultés, selon lui.

M. Ha a ajouté que la mention de Pfizer était tellement explicite qu’il n’a pas ressenti le besoin de poser de questions pour obtenir des détails par la suite.

Le NIS, dont la performance est mitigée quand vient le temps de comprendre ce qui se passe en Corée du Nord, commente rarement les informations qu’il partage avec les élus concernant Pyongyang lors de breffages privés. Selon M. Ha, le NIS essaie possiblement d’irriter le Nord le moins possible.

Un porte-parole de Pfizer en Corée du Sud, Kwon Bo-young, a indiqué par textos qu’il était à vérifier les allégations de M. Ha auprès du siège social du géant pharmaceutique.

M. Ha est l’un des deux membres du comité du renseignement responsables de partager les informations avec la presse. L’autre parlementaire, Kim Byung-kee, n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.

Même si elle nie tout, la Corée du Nord a été liée à de multiples attaques informatiques au cours des dernières années. Elle aurait ainsi participé à une offensive qui a paralysé plusieurs institutions financières sud-coréennes en 2013, attaqué Sony Pictures en 2014 et lancé le logiciel malveillant WannaCry en 2017.

La Corée du Nord a absolument besoin de vaccins contre le coronavirus, puisque son système de santé est en lambeaux. Plusieurs experts mettent en doute les affirmations de Pyongyang, qui prétend qu’il n’y a pas une seule infection sur son territoire. Le pays pourrait toutefois échapper au pire de la crise après une année de mesures de confinement très strictes.

Un groupe international mis sur pied pour garantir que tous les pays auront accès aux vaccins a indiqué plus tôt ce mois-ci que la Corée du Nord pourrait recevoir jusqu’à 1,9 million de doses d’un vaccin fabriqué en Inde pendant le premier semestre de cette année.

Le groupe COVAX, qui est appuyé par l’Organisation mondiale de la Santé, a précisé que la Corée du Nord devrait recevoir le vaccin AstraZeneca/Université d’Oxford.