(Washington) Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a dénoncé lundi un acte « orwellien » de « censure » de la part de la Chine,  après que le gouvernement de Hong Kong a ordonné aux écoles de retirer les livres qui pourraient violer la loi sur la sécurité nationale imposée la semaine dernière par Pékin.

« Alors que l’encre est encore fraîche sur la répressive loi nationale sur la sécurité, les autorités locales — dans un acte orwellien — ont désormais établi un Bureau de sécurité nationale, commencé à enlever les livres critiques du PCC (Parti communiste chinois, NDLR) des étagères des bibliothèques, à bannir les slogans politiques, et demandent maintenant aux écoles d’imposer la censure », a déclaré le secrétaire d’État américain dans un communiqué.  

« La destruction par le Parti communiste chinois d’un Hong Kong libre continue », a-t-il poursuivi, condamnant ce qu’il a qualifié de « dernières attaques contre les droits et les libertés du peuple de Hong Kong ».  

Le gouvernement pro-Pékin de l’ex-colonie britannique a demandé lundi aux écoles d’« examiner le matériel pédagogique, y compris les livres » et de les « retirer » en cas de « contenus périmés ou pouvant s’apparenter aux quatre types d’infractions » définies par la loi sur la sécurité nationale. Cette directive a été annoncée deux jours après que les bibliothèques ont indiqué retirer de leurs rayonnages les ouvrages susceptibles de la violer.

Promulguée mardi dernier par le président chinois Xi Jinping, cette loi entraîne, selon ses critiques, un recul des libertés inédit depuis la rétrocession à la Chine par le Royaume-Uni de Hong Kong, en 1997.  

Pour les États-Unis comme pour d’autres pays occidentaux, il s’agit de museler l’opposition après les manifestations monstres de l’an dernier, qui visaient à dénoncer l’influence du gouvernement.

Le Congrès américain a adopté jeudi une loi prévoyant de sanctionner les responsables chinois appliquant les nouvelles règles sécuritaires répressives contre Hong Kong. La loi devra encore être promulguée par le président Donald Trump pour entrer en vigueur.