(Washington) Le président des États-Unis Donald Trump a minimisé mercredi la décision des Philippines de rompre le pacte militaire majeur liant les deux pays, affirmant que cela lui était égal et permettrait de faire des économies.

Manille a annoncé mardi sa décision de rompre ce pacte, déclenchant un compte à rebours de six mois avant la résiliation effective de l’accord, une décision qualifiée de « grave » par l’ambassade des États-Unis aux Philippines.

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Un exercice militaire États-Unis-Philippines en 2015. Le soldat en vert pâle est américain, les hommes en vert foncé sont philippins.

« Pour être honnête, cela ne m’a jamais vraiment préoccupé », a déclaré M. Trump, interrogé sur cet épineux dossier lors d’un échange avec les journalistes dans le bureau Ovale.

« Cela m’est vraiment égal, s’ils veulent le faire, ce n’est pas un problème, cela nous fera économiser beaucoup d’argent », a-t-il ajouté, tout en martelant qu’il avait une « très bonne relation » avec Rodrigo Duterte.

Ce pacte signé en 1998, le « Visiting Forces Agreement » (ou VFA, accord sur les forces étrangères), offre un cadre légal à la présence de troupes américaines aux Philippines et pour l’organisation d’exercices militaires conjoints.

Le président philippin Rodrigo Duterte, connu pour ses provocations, a souvent menacé depuis son élection en 2016 de mettre fin à l’alliance de son pays avec les États-Unis, au profit de la Russie ou de la Chine.

Il avait spécifiquement menacé de résilier le pacte militaire VFA en 2016 – puis de nouveau en janvier dernier, après l’annulation par les États-Unis d’un visa pour l’ex-chef de la police du pays Ronald Dela Rosa, aujourd’hui sénateur.

Le « Visiting Forces Agreement » divise aux Philippines, où la gauche et les militants nationalistes dénoncent de longue date le traitement spécifique réservé aux militaires américains accusés de crimes.  

Ses défenseurs au contraire font valoir que sa résiliation compromettrait la capacité de l’archipel à se défendre lui même et déstabiliserait les efforts des États-Unis pour contenir les ambitions de Pékin en mer de Chine méridionale.