(Séoul) La Corée du Sud a fait état vendredi de 1241 nouveaux cas de coronavirus, un record dans un pays dont les célébrations de Noël ont été plombées par la troisième vague épidémique.

La Corée du Sud était il y a quelques semaines présentée comme un modèle de gestion de l’épidémie, car elle était parvenue à contenir sa propagation grâce à une stratégie très efficace de dépistage, mais aussi à la grande discipline de la population quant au respect des règles de distanciation sociale.

Mais une nouvelle vague épidémique s’est traduite par une flambée du nombre de cas, avec ce nouveau record enregistré vendredi.

« Nous vous demandons d’annuler vos réunions et rassemblements, même s’ils ont lieu avec votre famille proche », a déclaré Yoon Tae-ho, un responsable des autorités sanitaires.

Au total, 70 % des nouveaux cas ont été enregistrés dans la région de la capitale, où vit la moitié de la population du pays, qui est de 52 millions d’habitants.

Mercredi, les rassemblements de plus de quatre personnes avaient été interdits dans cette région jusqu’au 3 janvier.

Les églises sont passées aux messes en ligne, ou aux célébrations en tout petit comité. Stations de sport d’hiver et parcs nationaux ont par ailleurs fermé.

PHOTO LEE JIN-MAN, ASSOCIATED PRESS

Une quinzaine de personnes ont pu assister à la messe de Noël à la Yoido Full Gospel Church de Séoul alors que l'église peut accueillir jusqu'à 12 000 personnes.

À la Yoido Full Gospel Church de Séoul, l’une des églises protestantes les plus grandes au monde, seule une quinzaine de personnes — un pasteur, des employés, une chorale — étaient présentes pour la messe de Noël, qui était retransmise en ligne.

« Notre église peut normalement accueillir jusqu’à 12 000 personnes », explique à l’AFP Park Jae-woo, un employé de l’église, qui explique que le fait de ne pas pouvoir fêter Noël avec tous les fidèles est « déchirant ».

« Mais nous comprenons absolument que les règles de distanciation sociale sont prévues pour sauver les gens. »

À la cathédrale Myeongdong, située dans le centre de Séoul, seuls 15 paroissiens ont été autorisés à venir à la messe. Tous avaient dû réserver.

Ceux qui n’ont pas pu entrer ont suivi la messe sur le parvis.

La Corée du Sud a engagé un vaste programme de dépistage, en fournissant gratuitement des tests aux habitants de la région de Séoul jusqu’au 3 janvier. Plus de 118 000 tests ont été réalisés rien que jeudi, selon les autorités.

La Corée du sud avait en début d’année été l’un des pays les premiers touchés par la pandémie née en Chine. Mais elle en était quasiment venue à bout avec son système de « tracer, tester, traiter », sans jamais avoir à imposer les confinements brutaux de l’Europe ou d’autres régions du monde.