(Hong Kong) Un étudiant hongkongais de 21 ans, blessé par balle par un policier lors des manifestations, a appelé samedi les habitants à voter en masse aux élections de district du lendemain afin « d’obtenir davantage de démocratie ».

Les bureaux de vote ouvriront dimanche matin dans le territoire semi-autonome peuplé de 7,5 millions de personnes. Ce scrutin, certes très local, permettra toutefois de jauger la popularité du gouvernement local pro-Pékin qui se montre inflexible face aux contestataires.

L’ex-colonie britannique traverse depuis juin une crise politique sans précédent depuis sa rétrocession à la Chine en 1997, avec des manifestations régulières qui dégénèrent presque systématiquement en violences.

« J’espère que les habitants de Hong Kong voteront afin d’obtenir davantage de démocratie de manière pacifique », a déclaré à la presse Chow Pak-kwan, le visage recouvert d’un masque et vêtu des habits noirs portés par les contestataires.

Blessé il y a deux semaines, cet étudiant fait partie des trois personnes touchées par balle depuis le début des manifestations. Il est le premier à s’exprimer publiquement.

Chow Pak-kwan est sorti de l’hôpital mercredi après l’ablation d’un de ses reins et d’une partie de son foie à la suite de sa blessure.

« Chaque vote compte », a-t-il déclaré, s’appuyant sur une canne.

L’étudiant avait été touché à l’abdomen le 11 novembre, lorsque des manifestants bloquaient des rues de Hong Kong. La vidéo avait été diffusée en direct sur Facebook.

Sur les forums prisés des manifestants, les appels se multipliaient pour voter en faveur des candidats prodémocratie.

L’élection permettra de désigner 452 conseillers issus de 18 districts. Il s’agit du scrutin le plus démocratique à Hong Kong.

Quelque 400 000 nouveaux électeurs se sont inscrits, un signe interprété comme positif par le camp prodémocratie.

La police sera déployée en force autour des bureaux de vote et dans les rues de la métropole dimanche.

Les autorités ont appelé les citoyens à laisser le scrutin se dérouler normalement et démenti samedi des rumeurs selon lesquelles des technologies de reconnaissance faciales seraient utilisées dans les bureaux de vote.

Le mouvement prodémocratie est né de l’opposition à un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale – où la justice n’est pas indépendante du pouvoir.

Ce texte a depuis été retiré mais les manifestants ont élargi leurs revendications. Ils exigent désormais le suffrage universel pour l’ensemble des élections locales et une enquête indépendante sur ce qu’ils présentent comme des violences policières.