Le dirigeant de la Corée du Nord, Kim Jong Il, est revenu au centre du jeu politique après une probable attaque cérébrale, en promouvant son beau-frère comme un possible successeur.

Plus maigre et grisonnant, boitant légèrement, Kim est apparu jeudi à la session du nouveau Parlement nord-coréen, prouvant ainsi qu'il reste aux commandes. Surtout, il a nommé son beau-frère Jang Song Thaek à la toute-puissante commission nationale de défense, donnant ainsi des indices sur celui qui pourrait prendre les rennes si le «cher leader» venait à disparaître ou perdait ses capacités à diriger.

Cette nomination montre que Kim se prépare à un possible départ, et s'efforce de céder le pouvoir à l'un de ses fils, d'après les commentateurs. Kim avait lui aussi hérité la fonction de son père, le fondateur du régime, Kim Il Sung.

«Dans un système comme celui de la Corée du Nord, vous ne pouvez faire confiance à personne, sauf votre propre sang et chair», résume Koh Yu-hwan, professeur à l'université Dongguk de Séoul. «Jang doit jouer un rôle clé pour conforter le pouvoir de Kim, et sera le garant de la succession», selon lui.

Jang, 63 ans, est marié à la plus jeune soeur de Kim, et a été formé en Union soviétique. Il est considéré comme le plus apte à mener une direction collective qui pourrait émerger en cas de retraite de Kim, faute de personnalité forte. Il avait été écarté en 2004, gagnant trop d'influence aux yeux du dirigeant suprême, puis réhabilité et promu au sein du PC de Corée du Nord.

Un autre indice d'une succession en gestation est un amendement à la constitution adopté par l'assemblée suprême du peuple, ce qui s'était aussi produit en 1993 à l'arrivée de Kim au poste de numéro 1 du régime.