(Celaya) Une candidate à la mairie d’une ville de l’État de Guanajuato, dans le centre du Mexique, a été assassinée par balle lundi, dans le cadre d’une vague de violences à l’encontre de candidats à des fonctions locales à l’approche des élections générales du 2 juin, a annoncé le parquet local.

La victime, Gisela Gaytan, est morte de « blessures par balle », selon le parquet, qui a ajouté que l’attaque, qui s’est produite dans la localité de San Miguel Octopan, à Celaya, avait également fait trois blessés.

Les autorités locales ont annoncé ultérieurement qu’un candidat à un siège de conseiller dans la ville, Adrian Guerrero, était également mort dans l’attaque des suites de ses blessures. Mais quelques heures plus tard, elles ont précisé dans un communiqué qu’aucun rapport ne faisait état de son décès. Le secrétariat à la Sécurité de l’État n’a pas précisé dans le document s’il se trouvait avec Mme Gaytan lors de l’attaque.

« C’est un jour triste […]. Ces évènements sont très regrettables, il y a des gens qui se battent pour faire respecter la démocratie », a réagi mardi le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador lors de sa conférence de presse quotidienne.

« Ils viennent d’assassiner notre candidate […] C’est quelque chose qui nous met en colère, qui nous choque, qui nous endeuille. Nous allons suspendre nos activités de campagne », a indiqué Alma Alcaraz, candidate à l’élection de gouverneur de l’État de Guanajuato lors d’une réunion avec des partisans de son parti Morena.

Gisela Gaytan briguait la mairie de Celaya pour ce même parti, celui du président Lopez Obrador. Selon des médias locaux, elle avait 38 ans. Elle a été tuée alors qu’elle s’apprêtait à participer à un rassemblement politique.

Le gouverneur de Guanajuato, Diego Sinhue, du parti conservateur PAN, a assuré sur X que le meurtre de Gisela Gaytan « ne restera pas impuni ».  

L’État de Guanajuato est considéré comme le plus violent du Mexique, avec plus de 3000 homicides en 2023.

Ce crime survient en pleine campagne électorale pour les élections présidentielles du 2 juin, au cours desquelles 20 000 postes d’élus locaux et nationaux seront renouvelés, ainsi que l’ensemble du Congrès bicaméral.

Il s’ajoute à plusieurs autres assassinats de candidats à des fonctions locales ou d’élus survenus en mars.  

Dans la nuit de samedi à dimanche, c’est le maire d’une localité de l’État du Michoacan, dans l’ouest du Mexique, une région secouée par la violence liée au trafic de drogue, Guillermo Torres, qui a été tué par un commando.  

Avant lui, toujours en mars, ce sont deux candidats à la mairie de villes dans les États de Puebla et Guerrero, qui ont été tués.  

Du 4 juin 2023 au 26 mars 2024, 50 personnes ont été tuées dans des « épisodes de violence électorale » et 26 d’entre elles briguaient des mandats, selon un rapport du groupe de réflexion Laboratorio Electoral.

Le Mexique, qui compte 126 millions d’habitants, a enregistré plus de 450 000 meurtres depuis 2006, début d’une vaste offensive antidrogue lancée par le président de l’époque, Felipe Calderon. La plupart de ces crimes sont attribués à des organisations criminelles.