(San Salvador) Au total, 75 % des membres présumés de gangs ont été arrêtés au Salvador, a déclaré mardi le ministre de la Sécurité, deux ans après que le président Nayib Bukele a déclaré la « guerre » contre ces organisations.

Le 27 mars 2022, M. Bukele avait déclaré une « guerre » sans merci aux « maras », les gangs contrôlant une bonne partie du pays, après un record de 87 homicides en un seul week-end.

Deux ans plus tard, le ministre de la Sécurité Gustavo Villatoro a indiqué que 79 184 membres présumés de ces organisations ont été arrêtés.

« Avec le registre des arrestations que nous avons, nous pouvons dire que nous sommes à 75 % de ce que nous avions évalué et qu’il nous manque 25 % », a déclaré le ministre sur la chaîne de télévision TCS.

Près de 25 000 membres présumés de gangs doivent encore être arrêtés, a-t-il ajouté, soulignant que tous ne se trouvent pas au Salvador.

Depuis l’entrée en vigueur de l’état d’urgence en mars 2022, les autorités ont saisi 8122 véhicules, 3965 armes à feu et 20 140 téléphones, selon un bilan officiel.

Avec le déploiement massif de l’armée et de la police, le gouvernement a largement réussi à démanteler les réseaux criminels qui pratiquaient extorsion, trafic de drogue, assassinats et terrorisaient la population.

« En peu de temps », a insisté M. Villatoro, la situation en matière de sécurité « s’est transformée » dans le pays.

Une enquête du site spécialisé InSight Crime a estimé que le petit pays d’Amérique centrale comptait près de 120 000 membres de gangs criminels il y a deux ans.

Mais les organisations de défense des droits de la personne critiquent les méthodes de Nayib Bukele, dénonçant des détentions arbitraires, des mauvais traitements, des cas de torture et des morts en prison.

Une loi adoptée en juillet dernier permet en outre de juger jusqu’à 900 criminels présumés au cours d’un même procès.

Les autorités assurent avoir libéré plus de 7000 personnes innocentes, incarcérées après avoir été prises à tort pour des membres des « maras ».