(San Salvador) Le président du Salvador, Nayib Bukele, a annoncé dimanche qu’il avait déployé 6000 soldats et policiers pour encercler les membres des gangs encore actifs dans le nord du pays après la mort de deux personnes.  

« En ce moment, 5000 soldats et 1000 policiers ont encerclé les districts de San José Cancasque, San Antonio Los Ranchos, Potonico et San Isidro Labrador pour démanteler complètement cette clique », a écrit M. Bukele sur le réseau social X.  

Deux homicides se sont produits récemment dans cette région, située à quelque 90 km au nord de la capitale San Salvador, où « deux coupables », membres du gang Barrio 18 Sureños, ont été capturés, a précisé le président salvadorien, très populaire pour sa guerre contre les bandes criminelles et largement réélu en février dernier.  

« Nous ne nous arrêterons pas tant que nous n’aurons pas éradiqué le peu qu’il reste des gangs », a-t-il prévenu dans son message, accompagné d’une vidéo montrant l’impressionnant déploiement des forces de l’ordre et deux détenus agenouillés et menottés.  

« Nous allons nettoyer complètement la zone, nous allons extraire jusqu’au dernier vestige des gangs », a également posté sur X le ministre de la Défense, René Francis Merino Monroy.  

Le Salvador vit depuis deux ans sous le régime de l’état d’urgence décrété par l’actuel chef de l’État, période durant laquelle près de 76 000 personnes ont été arrêtées sans mandat et plus de 7000 ont été relâchées parce qu’elles étaient innocentes.

Les gangs salvadoriens, nés dans les rues de Los Angeles aux États-Unis, sont tenus pour responsables par le gouvernement de quelque 120 000 homicides en près de trois décennies, un chiffre supérieur aux 75 000 morts pendant les douze années de guerre civile (1980-1992).  

Après la fin de la guerre, les Salvadoriens ont commencé à vivre sous la terreur des gangs MS-13 et de son rival Barrio 18 avec ses deux factions, Sureños et Revolucionarios, qui comptent ensemble quelque 100 000 membres.  

Les organisations de défense des droits de l’homme critiquent le régime d’exception instauré par M. Bukele, dénonçant des « détentions arbitraires », des « tortures » et des « décès » en prison.