(Guayaquil) Au moins six détenus sont morts et onze ont été blessés dans un nouvel affrontement entre bandes dans une prison d’Équateur, a indiqué dimanche l’administration pénitentiaire de ce pays confronté au narcotrafic.

« Le chiffre de détenus décédés est de six », à la suite des violences à la prison Guayas 1, a indiqué dans un communiqué l’administration pénitentiaire (SNAI).

Les blessés ont été transférés à l’hôpital, a expliqué ce service, précisant qu’ils étaient hors de danger.

Des proches de détenus ont attendu des nouvelles toute la journée, devant la prison où circulaient militaires, policiers et ambulances, des proches de détenus attendaient des nouvelles.

« Je suis désespérée ici, je voudrais des informations, mais je n’en ai pas », a déclaré à l’AFP une femme dont le fils est en prison et qui a demandé à ne pas être nommée.

Les pénitenciers équatoriens sont devenus un lieu d’opérations pour les bandes criminelles, qui se disputent le marché de la drogue. Une dizaine de tels affrontements a eu lieu depuis février 2021, faisant plus de 420 morts, dont des dizaines brûlés vifs ou ayant succombé à des mutilations.  

Plus tôt, le SNAI avait ordonné de renforcer la sécurité dans toutes les prisons du pays avec l’aide de la police et de l’armée.

Le ministre de l’Intérieur Juan Zapata a tweeté que les protocoles de supervision et d’exécution des stratégies visant au contrôle, à l’ordre et à la sécurité des prisonniers sont « opérationnels ».

Cette mesure a été décidée après des confrontations antérieures à Guayas 1, située à Guayaquil, ville de l’ouest équatorien parmi les plus touchées par la violence et le narcotrafic.

Le SNAI a indiqué que des « agents de sécurité sont retenus en otage » par des membres de groupes criminels dans quatre autres centres pénitenciers du pays, des provinces de Cotopaxi, Azuay, Cañar et El Oro.

Des actions « sont menées par les institutions de sécurité pour les libérer et revenir à la normale », a déclaré l’organisation, précisant qu’ils étaient en bonne santé.

Durant la journée de dimanche, des détenus dans plusieurs prisons équatoriennes ont rejoint des mouvements de grève de la faim, a encore indiqué l’administration pénitentiaire sans en préciser les raisons.

Selon un recensement récent, 31 321 personnes dont 3245 étrangers sont détenues dans les prisons d’Équateur, qui ont une capacité de 30 000 places.  

La majorité des prisonniers sont détenus narcotrafic, l’Équateur comptant parmi les premiers pays producteurs mondiaux de cocaïne avec la Colombie et le Pérou.