(Caracas) Le Venezuela a mis en doute mardi l’impartialité de la Cour pénale internationale (CPI), alors qu’elle enquête sur de présumés crimes contre l’humanité commis par le pouvoir du président Nicolas Maduro.

Dans un mémoire rédigé dans le cadre de la procédure de la CPI, Caracas dénonce « les liens avérés du parquet de la CPI avec des organisations non gouvernementales qui ont fourni des informations contre les autorités nationales dans cette affaire, ce qui jette un doute sur l’impartialité et l’objectivité de cette cour », selon un communiqué diffusé par le Venezuela.  

Caracas évoque aussi « les diverses irrégularités et violations de la procédure commises par le parquet de la CPI, y compris l’absence de défense de l’État vénézuélien […] tout au long de la procédure ».

Le Venezuela avait jusqu’à mardi pour envoyer ses arguments dans le cadre de l’enquête, formellement ouverte en 2021.  

« Le Venezuela a fourni d’abondantes informations qui démontrent le caractère politique du processus », assure le texte, qui estime que la procédure ouverte en 2018 s’inscrit « dans la stratégie de “changement de régime” promue par le gouvernement des États-Unis d’Amérique ».  

Le bureau du procureur de la CPI enquête sur de possibles crimes lors de la répression de manifestations antigouvernementales en 2017, qui ont fait une centaine de morts.  

Caracas insiste sur le fait que les violations des droits humains ont été sanctionnées, poursuivies et jugées par son propre système judiciaire.

L’opposition et certains experts affirment que les condamnations de membres des forces de l’ordre pour leur répression n’ont été prononcées que pour éviter les poursuites de la CPI.  

Les victimes de crimes contre l’humanité présumés ont jusqu’au 7 mars pour apporter leur témoignage.

Le 31 mars, le procureur de la CPI Karim Khan doit présenter un rapport en réponse aux allégations de l’État vénézuélien.  

À partir d’avril, la Chambre préliminaire de la CPI décidera de la tenue ou non d’un procès.

La CPI et le Venezuela ont signé un accord en 2021 dans lequel Caracas s’est engagé à prendre des mesures pour permettre à l’organe de travailler. En mars 2022, les enquêteurs ont ouvert un bureau dans la capitale vénézuélienne. En avril 2022, Karim Khan a refusé de reporter l’enquête.