(Rio de Janeiro) Le parquet de Rio de Janeiro a annoncé mercredi avoir rouvert un procès pour fraude contre un député américain d’origine brésilienne qui a reconnu récemment avoir grossièrement menti sur son CV avant son élection.

Lors des législatives du 8 novembre, George Santos, 34 ans, avait permis au Parti Républicain de ravir un siège aux Démocrates et de bénéficier ainsi d’une courte majorité à la chambre basse du Congrès à Washington.  

Il avait remporté la circonscription du comté de Nassau, une partie de Long Island, à l’est de la ville de New York.  

Ce fils d’immigrés brésiliens né dans le Queens, un des cinq arrondissements de la ville de New York, est accusé dans le pays d’origine de ses parents d’avoir payé des marchandises avec des chèques volés, dans une boutique de Niteroi, près de Rio, en 2008.

Cette affaire avait été classée en 2013 car les procureurs ne disposaient pas de l’adresse de M. Santos, nécessaire pour donner suite au procès.  

Mais « étant donné que l’accusé a été élu au Congrès des États-Unis, il a à présent une adresse vérifiée », a expliqué le parquet dans un courriel envoyé à l’AFP.

Le député encourt une peine de cinq ans de réclusion en cas de condamnation au Brésil, même si les procureurs estiment qu’il est peu probable qu’il soit condamné à de la prison ferme, son casier judiciaire étant vierge dans ce pays.

M. Santos n’a pas répondu dans l’immédiat aux sollicitations de l’AFP pour commenter cette affaire.

La réouverture de ce procès est un nouveau coup dur pour le jeune parlementaire déjà visé par une enquête préliminaire d’une procureure new-yorkaise pour les « inventions stupéfiantes » dans son CV.

Le scandale a éclaté après la publication le mois dernier d’un article du New York Times révélant des mensonges sur plusieurs points de sa biographie, quelques semaines après son élection.

M. Santos a finalement avoué par la suite n’avoir jamais travaillé pour les grandes banques américaines Goldman Sachs ou Citigroup, ni détenir de diplôme universitaire de la New York University (NYU), contrairement à ce qu’il prétendait.