(Quito) Au moins dix personnes ont été tuées vendredi dans des affrontements entre détenus dans une prison de la capitale équatorienne Quito, a-t-on appris de source officielle.

« Il y a dix décès confirmés » dans la prison de Pichincha 1, a indiqué l’administration pénitentiaire (SNAI) sur WhatsApp.

Un précédent bilan faisait état de neuf morts.

Les détenus tués, qui ne présentent pas de blessure par arme à feu ou couteau, ont été « apparemment étranglés », a déclaré à la presse le général de police Victor Herrera.

Le général chargé de la sécurité à Quito a précisé que les forces de l’ordre avaient maîtrisé la situation.

Le bureau du procureur « va ouvrir une enquête », avait auparavant annoncé le parquet sur Twitter.

Des images diffusées sur les réseaux sociaux ont montré un hélicoptère survolant la prison, située dans le nord de la capitale.

Ces violences interviennent quelques heures après le transfert par les autorités pénitentiaires d’un redouté chef de gang, nommé Bermudez, depuis cette prison vers un autre centre pénitentiaire de haute sécurité, dans la grande ville portuaire de Guayaquil.

Un autre chef de gang a lui aussi été transféré le même jour d’une autre prison vers Guayaquil.

Annonçant dans la matinée cette mesure d’isolement visant ceux qui cherchent à « créer le chaos », le président équatorien Guillermo Lasso avait diffusé des photos de l’opération.

« Nous mettons en garde sur le fait que nous ne nous laisserons pas intimider par les mafias de la drogue, maintenant elles devront faire face à toute la rigueur de la loi », a tweeté M. Lasso après les affrontements meurtriers de vendredi. Il a publié une photo des détenus avec le message « intervention réussie ».

Les centres de détention du pays sont le théâtre de violences récurrentes entre gangs rivaux. Depuis février 2021, on recense huit massacres dans ces prisons et 400 détenus tués, la plupart démembrés et brûlés.

Les dernières violences remontent au 8 novembre, lorsque huit détenus sont morts dans la prison d’El Inca.

Début novembre, le gouvernement a entamé le transfèrement de 2400 détenus, déclenchant une violente offensive des bandes criminelles liées au narcotrafic. Ces groupes illégaux ont mené des attentats à la voiture piégée près de stations-service et de casernes de police et ont provoqué des fusillades.

Huit personnes, dont cinq policiers, sont mortes dans ces attaques survenues à Guayaquil, ville portuaire stratégique pour le transport de la drogue vers les États-Unis et l’Europe, devenu un fief des mafias rivales du narcotrafic.