(Rio de Janeiro) L’ex-président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a dit vendredi craindre des « troubles » s’il l’emporte sur le chef de l’État sortant Jair Bolsonaro à l’élection présidentielle dont le premier tour a lieu dimanche.

Favori des sondages, Lula, 76 ans, brigue un troisième mandat, après avoir gouverné le pays de 2003 à 2010.

À l’époque, il s’était fait élire en battant au second tour des représentants du PSDB, parti de centre droit.

« Avec le PSDB, on faisait de la politique. Quand ils gagnaient, ils faisaient la fête et quand ils perdaient, ils laissaient les vainqueurs faire la fête. Bolsonaro ne se comporte pas comme ça, et il peut tenter de semer le trouble durant la transition » avant l’investiture du président désigné, a déclaré Lula lors d’une conférence de presse à Rio de Janeiro (sud-est).

Il mise sur une intense campagne axée sur le « vote utile » pour l’emporter dès le premier tour. S’il n’y parvient pas, le second tour aura lieu le 30 octobre.

En cas de victoire, il devra attendre jusqu’au 1er janvier pour prendre ses fonctions, lors de l’investiture à Brasilia.

« Ce sera beaucoup plus difficile qu’en 2002 (lors de sa première victoire à la présidentielle), quand on avait vécu une transition extraordinaire, pacifique, avec le PSDB. Je crains qu’on n’ait pas la même facilité avec Bolsonaro », a insisté Lula.

Jair Bolsonaro a multiplié les attaques contre le système d’urnes électroniques en vigueur au Brésil depuis 1996, avec lequel il a pourtant été élu plusieurs fois député, puis président haut la main en 2018.

Il a notamment évoqué des « fraudes » –sans jamais apporter de preuve –, alimentant les craintes qu’il ne reconnaisse pas le résultat en cas de défaite.

« Les résultats des urnes seront respectés à condition que les élections soient propres et transparentes », a déclaré le président d’extrême droite durant sa campagne.

Avec l’augmentation exponentielle des permis de port d’armes sous la présidence de Bolsonaro, les experts redoutent des incidents violents, à l’image de l’invasion du Capitole à Washington après la défaite de Donald Trump à la présidentielle américaine, en janvier 2021.

Vendredi, avant-dernier jour de campagne, Lula devait se rendre dans le Nord-est, à Salvador de Bahia, puis à Fortaleza.

Bolsonaro a pour sa part pris la tête d’un cortège de motards à Poços de Caldas, station thermale du Minas Gerais (sud-est).