(Buenos Aires) L’Argentine a commémoré mardi le 70e anniversaire de la mort d’Eva Duarte, universellement connue sous le nom d’Evita, l’épouse du triple président Juan Peron, icône des plus démunis honorée au travers d’évènements, expositions et rassemblements.  

Les organisations syndicales se sont rassemblées devant le siège emblématique du ministère du Développement social dans le centre de Buenos Aires, dont la façade est ornée du profil d’« Evita ».  

Là, le 22 août 1951, deux millions de personnes l’appellent à seconder le ticket présidentiel avec son mari, qui cherchait à être réélu cette année-là.

Mais neuf jours plus tard, Evita, déjà rongée par le cancer, décline sa candidature dans un célèbre message radio connu sous le nom de « renoncement historique » qui entame un long adieu jusqu’à sa mort le 26 juillet 1952.  

Un décès prématuré à 33 ans qui a contribué à sa légende, autant que son active implication dans les mandats de son mari, dans les domaines sociaux et des droits des femmes.

Avec pour légende « Eva Peron, une passion argentine », la photo du bâtiment avec la figure monumentale d’Evita a été publiée sur Twitter mardi par la vice-présidente Cristina Kirchner, héritière revendiquée du péronisme, mouvement de masse éclectique, aux courants parfois opposés mais à la fibre sociale prononcée, devenu la principale force politique du pays dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Le président Alberto Fernandez a repris sur Twitter une de ses citations : « Je sais que vous prendrez mon nom et le porterez comme une bannière vers la victoire », ajoutant : « Nous voici, chère Eva, avec la conviction de continuer à travailler pour et avec le peuple, en mettant toujours à la première place ceux qui ont le moins ».

Née le 7 mai 1919 à Los Toldos, une ville située à 200 km de Buenos Aires, elle arrive dans la capitale à l’âge de 15 ans pour devenir une actrice de théâtre et de cinéma jusqu’à sa rencontre en 1944 avec Juan Peron, élu trois fois président (1946-1951, 1951-1955 et 1973-1974).  

Son corps embaumé est enlevé après la chute de Peron en 1955 : les militaires veulent en finir avec le mythe. Elle est enterrée en secret à Milan (Italie), avant le rapatriement du corps en 1974 à Buenos Aires où elle repose au cimetière de Recoleta, l’une des tombes les plus visitées du pays, couverte mardi de fleurs bleues et blanches aux couleurs du drapeau argentin.  

Une messe a donné le coup d’envoi des hommages et une campagne sur les réseaux sociaux sous le nom « Les mille et une Evitas, une femme qui a changé l’histoire » retrace sa vie en images.  

À la tombée de la nuit, une marche aux flambeaux s'est souvenue du « porte-drapeau des humbles ».