(Mexico) La capture des quatre enfants du « Chapo » Guzman, le plus célèbre des narcotrafiquants mexicains, relève de la responsabilité du Mexique, a déclaré le président Andres Manuel Lopez Obrador jeudi, en réponse aux États-Unis qui ont promis une récompense de cinq millions de dollars.

Washington a offert une récompense de cinq millions de dollars pour l’arrestation des quatre fils de Joaquin « Chapo » Guzman, qui purge une peine de prison à vie aux États-Unis après avoir été arrêté au Mexique, extradé et jugé.

S’ils se trouvent sur le territoire national, c’est à notre autorité de les arrêter. On ne va pas permettre qu’une force étrangère agisse de cette manière ou d’aucune autre sur notre territoire.

Le président Andres Manuel Lopez Obrador

Le président a fait cette déclaration lors du point-presse qu’il tient cinq à six jours par semaine.

Les enfants du Chapo, Ovidio Guzman Lopez, Ivan Archivaldo Guzman Salazar, Jesus Alfredo Guzman Salazar y Joaquín Guzman Lopez, sont d’après Washington les responsables du cartel de Sinaloa. Les États-Unis ont aussi promis dix millions de dollars pour l’arrestation du chef du cartel rival (Jalisco Nouvelle génération).

PHOTO DÉPOSÉE À LA COUR, ARCHIVES LA PRESSE

Photo de Joaquin Guzman (El Chapo) avec son bras droit Alex Cifuentes (au centre) et une femme non identifiée.

Le président mexicain affirme qu’il n’a pas évoqué le sujet avec son homologue Joe Biden, qu’il a rencontré mi-novembre à Washington.

Les États-Unis ont le droit d’agir, a-t-il concédé : « Beaucoup d’Américains ont perdu la vie, plus de 100 000, à cause de la consommation de ces drogues, qui sont très dangereuses. C’est pour cela qu’ils ont pris cette décision ».

Les deux pays voisins ont lancé une « nouvelle étape » cette semaine dans leur coopération transfrontalière, après la visite à Mexico début octobre du secrétaire d’État Antony Blinken.

Le ministre mexicain des Affaires étrangères Marcelo Ebrard et le très influent ambassadeur des États-Unis Ken Salazar ont installé « le groupe de haut niveau de la sécurité Mexique/États-Unis » avec cinq groupes de travail dont deux sur la lutte contre les crimes transfrontaliers et la poursuite des groupes criminels.

Le chancelier Ebrard a parlé d’une « alliance basée sur la confiance et le respect mutuel ». En passant de « l’initiative de Mérida » à « l’Entente du bicentenaire », le Mexique souhaitait une coopération plus équilibrée avec les États-Unis.