(Guatemala) Deux fils de l’ex-président du Panama Ricardo Martinelli, en détention au Guatemala, seront extradés prochainement aux États-Unis, qui les réclament dans le cadre de l’affaire de corruption Odebrecht, après qu’un tribunal guatémaltèque a donné son feu vert final pour l’un d’eux.

Ricardo Alberto Martinelli Linares, 42 ans, a donné lundi devant un tribunal son accord pour être extradé vers les États-Unis où il est accusé de blanchiment d’argent.  

Le feu vert pour l’extradition de son frère Luis Enrique avait été donné au mois de mai.

« Je souhaite exprimer ma décision d’accepter le processus d’extradition et de demander au tribunal d’effectuer les formalités nécessaires pour que celle-ci ait lieu le plus vite possible », a déclaré Ricardo Alberto Martinelli.

Pendant l’audience, il a renoncé explicitement à continuer à introduire des recours contre le processus d’extradition, en cours depuis l’arrestation des deux frères le 6 juillet 2020 à l’aéroport de Guatemala alors qu’ils tentaient de regagner leur pays dans un vol humanitaire privé.

Le tribunal a constaté que plus rien ne s’opposait à l’extradition et la procédure est désormais du ressort du ministère guatémaltèque des Affaires étrangères.

Les États-Unis réclament au Guatemala l’extradition des deux frères à la demande de la justice américaine qui les soupçonne d’avoir trempé dans les opérations du groupe de BTP brésilien Odebrecht, qui a « payé plus de 700 millions de dollars de pots de vin à des responsables du gouvernement panaméen » pour remporter des marchés.

Selon la justice américaine, ils auraient permis le versement de 28 millions de dollars sur des comptes bancaires secrets au nom d’entreprises fantômes.

M. Martinelli père est lui-même accusé dans le cadre de l’affaire Odebrecht. L’ancien président panaméen, qui jouit d’une popularité certaine, a annoncé son intention d’être candidat pour l’élection présidentielle de 2024.

Le Panama réclame lui aussi les frères Martinelli pour un autre scandale de corruption.

Le scandale Odebrecht a éclaboussé de nombreux dirigeants et partis politiques en Amérique latine. D’anciens patrons de la société brésilienne ont reconnu devant la justice avoir distribué illégalement des millions de dollars de pots-de-vin en échange notamment d’attributions de marchés publics.