(Paris) Les élections régionales et municipales prévues au Venezuela pour le 21 novembre ne seront « ni libres ni démocratiques », a estimé lundi le président colombien Ivan Duque, voyant dans le scrutin une manœuvre du président vénézuélien Nicolas Maduro pour maintenir « sa dictature ».

Les élections « ne seront pas libres, ne seront pas démocratiques. C’est la stratégie de toujours de Maduro : briser l’opposition, l’inviter à participer à des élections, la laisser gagner quatre, cinq ou six régions pour pouvoir passer pour un démocrate aux yeux du monde et maintenir sa dictature », a-t-il déclaré dans un entretien avec l’AFP à Paris.

Relations très tendues

La Colombie et le Venezuela ont des rapports très tendus. La frontière entre ces deux pays est presque intégralement fermée depuis 2015 et Caracas a rompu les relations diplomatiques en 2019 avec Bogota après la reconnaissance par la Colombie, ainsi qu’une cinquantaine d’autres pays, dont les États-Unis, de Juan Guaidó en tant que président par intérim.

La campagne électorale en vue du scrutin régional et municipal du 21 novembre au Venezuela s’est ouverte le 28 octobre. Des élections qui seront surveillées par plusieurs instances internationales, comme l’ONU et une mission électorale de l’Union européenne, la première en quinze ans dans ce pays.

Le Venezuela s’est souvent montré réticent à accueillir des observateurs électoraux et l’UE avait vainement sollicité la présence d’une mission pour les législatives de décembre 2020. Ce scrutin avait été boycotté par l’opposition et le pouvoir avait remporté une écrasante victoire.

Le gouvernement du président Nicolas Maduro, qui aimerait une levée des sanctions économiques internationales imposées à son pays, est engagé depuis août dans un dialogue avec l’opposition.   

De leur côté, les principaux partis d’opposition ont rompu avec leur stratégie de boycottage des dernières années, lors de la présidentielle de 2018 et des législatives de 2020.

Ivan Duque a également loué la convergence de vues avec Emmanuel Macron sur la question vénézuélienne. « Nous avons travaillé main dans la main, non seulement pour dénoncer Nicolas Majuro devant la Cour Pénale Internationale, mais aussi pour régénérer la démocratie au Venezuela, pour pouvoir renforcer les citoyens et voir des élections libres », a-t-il déclaré quelques heures après un déjeuner de travail avec le président français.

Le bureau du procureur de la CPI a ouvert en 2018 une enquête préliminaire sur des violations présumées des droits de l’homme par le gouvernement Maduro, notamment en raison de la violente répression des manifestations antigouvernementales de 2017 au cours desquelles près de 100 personnes sont mortes.  

Nicolas Maduro a reçu lundi le procureur de la CPI, en visite dans son pays.