(San Antonio del Táchira) Le Venezuela a annoncé lundi la réouverture de ses frontières terrestres avec la Colombie, plus de deux ans après leur fermeture en 2019 en pleine crise politique et diplomatique entre eux.

« À partir de demain [mardi], nous procéderons à une ouverture commerciale entre nos deux pays », a déclaré à la télévision nationale la vice-présidente Delcy Rodriguez, expliquant qu’il s’agissait de « tourner la page ».

Au cours de la matinée, des monte-charge avaient retiré les conteneurs qui bloquaient depuis deux ans le pont Simon Bolivar entra la ville vénézuélienne de San Antonio de Tachira et celle de Cucuta en Colombie, a constaté un journaliste de l’AFP.  

En 2019, quelque 40 0000 personnes transitaient chaque jour par cet ouvrage très symbolique. Son blocage avait généré des troubles côté vénézuélien.

PHOTO GOUVERNEMENT DU VENEZUELA, VIA AGENCE FRANCE-PRESSE

« À partir de demain [mardi], nous procéderons à une ouverture commerciale entre nos deux pays », a déclaré à la télévision nationale la vice-présidente Delcy Rodriguez.

Toutefois, il est peu probable que la circulation reprenne mardi, l’agenda de Caracas ne correspondant pas forcément avec celui de Bogota.

« Le passage de véhicules sur les ponts internationaux ne sera autorisé qu’après des contrôles techniques […] étant donné la longue durée » d’inutilisation, a précisé un communiqué du gouvernement colombien en soirée lundi.  

En juin, Bogota avait rouvert les frontières de manière unilatérale. Le président Maduro alors qualifié l’ouverture d’« intempestive », réclamant une « ouverture contrôlée ».

Le Venezuela avait fermé les frontières terrestres en février 2019 pendant le bras de fer entre le président Nicolas Maduro et le dirigeant de l’opposition Juan Guaidó, reconnu en tant que président par intérim par quelque 50 pays dont les États-Unis et la Colombie.

Caracas avait aussi rompu les relations diplomatiques avec Bogota après la reconnaissance de Juan Guaidó comme président intérimaire par la Colombie.

Mais la frontière était déjà presque totalement fermée depuis 2015 en raison de la tension entre les deux voisins.  

Opposés idéologiquement, ces deux pays ont 2200 kilomètres de frontières communes.  

La fermeture des frontières terrestres a perduré avec l’épidémie de COVID-19. Des milliers de personnes continuent à transiter clandestinement entre les deux pays.  

« Il est temps qu’on puisse aller et venir librement sans qu’il y ait de problèmes avec nos frères colombiens », a dit Rafael Gomez, le propriétaire d’un stationnement pour camions à la frontière.

Il a confié que la fermeture du pont avait lourdement affecté l’économie locale fortement dépendante du transit.