(Buenos Aires) Les documents d’identité argentins, carte d’identité et passeport, offrent depuis mercredi l’option « X » pour indiquer le sexe du détenteur, jusque-là limité à « masculin » et « féminin », une première en Amérique latine.

Le président Alberto Fernandez a remis mercredi les trois premiers papiers d’identité portant cette nouvelle mention lors d’une cérémonie officielle au musée du Bicentenaire, près du siège du gouvernement.  

La nomenclature “X” dans le champ “sexe” comprendra les significations suivantes : non-binaire, indéterminé, non spécifié, indéfini, non renseigné, autoperçu, non consigné ; ou une autre signification dans laquelle la personne qui ne se sent pas incluse dans le binôme homme/femme pourra être identifiée.

Extrait du décret présidentiel publié mercredi au Journal officiel.

« L’État ne devrait pas se soucier du sexe de ses citoyens », a déclaré le président de centre gauche. « Il existe d’autres identités que l’homme et la femme et elles doivent être respectées. Il existe mille façons d’aimer, d’être aimé et d’être heureux », a-t-il insisté.

La nouvelle loi fait valoir que « le droit à l’identité a un lien direct et indissoluble avec le droit à la non-discrimination, à la santé, à la vie privée et à la réalisation de son propre projet de vie ».  

La Fédération argentine LGBT a salué une « avancée historique en termes de droits grâce au militantisme des associations ».  

 « Bien que l’utilisation du “X” ne soit pas totalement inclusive dans la reconnaissance du large éventail d’identités qui existent, c’est un pas important sur la voie d’une réelle égalité des droits », indique la Fédération dans un communiqué.

Le pays sud-américain, pionnier en la matière, avait déjà adopté en 2010 une loi reconnaissant le mariage homosexuel, puis en 2012 une autre permettant un changement d’identité.  

Depuis septembre 2020, un 1 % des emplois publics sont réservés aux transgenres.