(Washington) Les États-Unis et le Salvador ont signé un accord vendredi visant à freiner l’immigration clandestine, en cherchant à faire de ce pays violent d’Amérique centrale une destination potentielle pour les réfugiés.

L’accord, annoncé lors d’une conférence de presse conjointe à Washington entre le secrétaire par intérim de la Sécurité intérieure, Kevin McAleenan, et la ministre salvadorienne des Affaires étrangères Alexandra Hill, est la dernière mesure en date prise par l’administration Trump pour freiner l’immigration en s’appuyant sur les pays voisins pour accueillir les migrants.

Selon M. McAleenan, « le cœur de cet accord est de reconnaître le développement d’un système d’octroi d’asile propre au Salvador et de l’aider à développer cette capacité ».

Cet accord devrait permettre que « les personnes qui traversent le Salvador puissent y demander protection », a-t-il expliqué.

La ministre salvadorienne, qui a avancé que les États-Unis étaient les meilleurs alliés du gouvernement de Nayib Bukele, a souligné que son pays avait besoin d’aide sur deux fronts : « améliorer la sécurité et combattre les gangs », et « plus d’investissements de la part des États-Unis et d’autres partenaires ».  

Cet accord a suscité des critiques. « La signature d’un accord de coopération sur l’asile signifie que notre pays se prête à la mise en œuvre de la stratégie de confinement » des États-Unis, a dénoncé Cesar Rios, de l’Institut salvadorien des migrants (Insami).  

Pour M. McAleenan, cet accord s’inscrit dans le « bon travail » déjà réalisé entre le Guatemala qui, avec le Salvador et le Honduras, forment le « triangle nord » de l’Amérique centrale d’où les gens fuient, vers les États-Unis, pauvreté et violence.

M. Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale une de ses priorités, cherche à la fois à endiguer les flux et à augmenter les expulsions de clandestins.

Fin juillet, un accord sur le droit d’asile a été conclu entre les États-Unis et le Guatemala, qui fait de ce pays le plus peuplé d’Amérique centrale un « pays tiers sûr » où les demandeurs d’asile effectueraient leurs premières démarches. Ce pacte a suscité un tollé au Guatemala où opposants et ONG ont fait valoir que ce pays, où 60 % de la population vit en deçà du seuil de pauvreté, sera bien incapable d’accueillir dignement les migrants cherchant à gagner les États-Unis, comme le prévoit l’accord.