Les forces armées et la police vénézuéliennes ont empêché des centaines d'étudiants et d'élèves du secondaire de franchir la frontière avec la Colombie, fermée depuis le 22 février, pour rejoindre leurs établissements où les cours ont repris mercredi, ont dénoncé des députés de l'opposition.

Accompagnés de leurs parents, les étudiants en uniforme ont été repoussés à l'aide de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc, selon les mêmes sources. Il n'y a toutefois pas eu de victimes, ont-elles ajouté.   

Une vidéo diffusée sur Twitter par le député de l'État frontalier de Tachira, Franklin Duarte, montre les jeunes gens rassemblés aux cris de « Nous voulons étudier ! » sur le pont frontalier situé à Ureña. On peut en outre y entendre des déflagrations qui pourraient être celles dues aux tirs de gaz lacrymogène.

« La Garde nationale ne les a pas laissés passer, elle a utilisé du gaz (lacrymogène) et des balles en caoutchouc », a affirmé M. Duarte, précisant que 5000 jeunes Vénézuéliens environ étudient de l'autre côté de la frontière à Cúcuta.

« Nos enfants ont le droit d'aller étudier à Cùcuta », a-t-il écrit sur Twitter.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro a ordonné la fermeture de la frontière pour empêcher le passage de l'aide humanitaire, des vivres et des médicaments, destinée à son pays confronté à une grave crise économique et aux pénuries.

Pour M. Maduro, ces tonnes d'aide rassemblées par l'opposition avec le soutien des États-Unis constituent une tentative déguisée d'intervention militaire.

Le 23 février une opération menée par Juan Guaidó, son principal opposant qui s'est unilatéralement proclamé président par intérim et est reconnu par une cinquantaine de pays, a été bloquée par les militaires.

Les incidents ont fait sept morts et 300 blessés environ.

Selon Franklin Duarte, le nombre des jeunes étudiants en Colombie a augmenté en raison de la désertion massive de professeurs qui n'assurent plus leurs cours au Venezuela du fait de la crise.

Le député affirme que certains se rendent même en Colombie à travers les « trochas », ces sentiers qu'empruntent les contrebandiers et les candidats à l'émigration, sur lesquels des groupes armés employés par le régime leur soutirent près de deux dollars-le tiers du salaire mensuel minimum.

L'ONU affirme que 2,7 millions de Vénézuéliens ont quitté leur pays depuis 2015.

Des dizaines de milliers de leurs compatriotes vont en outre chaque jour travailler en Colombie.